Les syndicats autonomes du secteur de l'éducation préparent activement la reprise de la protestation contre la nouvelle loi sur la retraite. Nombre d'entre eux ont réuni, au courant de la semaine passée, leurs organes délibérants, à savoir les conseils nationaux, pour définir la nature des actions à entreprendre après les vacances scolaires d'hiver. Leurs propositions seront soumises à la réunion de l'intersyndicale autonome de la Fonction publique, prévue pour le 7 janvier prochain. Ainsi, le conseil national du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), réuni le 24 décembre dernier à Blida, a mandaté le bureau national pour "coordonner avec le front social sur la forme à donner au mouvement de protestation". Il a, en outre, appelé tous les enseignants à défendre leur dignité et à rester mobilisés autour de leurs revendications au sein du front syndical. Lors de cette session, plusieurs autres questions ont également été soulevées. Le CN du CLA a, notamment, condamné la répression de la manifestation pacifique organisée par le front syndical devant le siège de l'APN et a réitéré son refus des "décisions improvisées" par la ministre de l'Education : le bac, le calendrier scolaire, les vacances d'hiver et les concours nationaux sans la consultation des partenaires sociaux. Le syndicat a, en outre, dénoncé "la faiblesse des résultats du premier trimestre, qui sont désastreux pour tous les paliers et pour toutes les matières". Comme il a dénoncé aussi "les retenues abusives et aléatoires sur les salaires des enseignants grévistes". Le conseil national du Satef, réuni en session ordinaire à la même date, relève, pour sa part, le climat marqué par l'"instabilité résultant des décisions improvisées du ministère de l'Education nationale" ainsi que "la politique du fait accompli poursuivie par le gouvernement pour imposer la loi relative à la retraite". Le syndicat appelle, aussi, à l'intervention du président de la République pour le gel de ladite loi et demande l'ouverture des portes du dialogue avec les représentants légitimes des travailleurs. Le Satef revendique également "l'accélération du rythme des travaux de la commission mixte chargée de réviser le statut des travailleurs de l'éducation, le reclassement de certains titulaires de diplômes universitaires et la réactivation de la charte de l'éthique, signée entre le ministère de l'Education et les partenaires sociaux nationaux et locaux". L'Unpef, qui a réuni, quant à elle, son bureau national les 19, 20 et 21 décembre dernier, à Alger, "demande à tous les fonctionnaires et employés de toutes les catégories de se préparer et se mobiliser pour la réussite d'une série de mouvements de protestations futures dans le cadre de l'intersyndicale autonome pour faire aboutir leurs revendications légitimes". Le conseil national du SNTE, réuni également les 24 et 25 décembre à Constantine, a rappelé à son tour la position du syndicat à l'égard de la loi sur la retraite, en se disant fin "prêt à observer un mouvement de protestation nationale globale à partir du deuxième trimestre et maintient sa session ouverte pour parer à toute urgence ou tout bouleversement de la situation". Le SNTE appelle, en outre, ses adhérents à la mobilisation en vue de "sauver le système éducatif de la dérive" et les invite à tenir des assemblées générales au niveau des établissements scolaires à partir de la deuxième moitié du mois de janvier, pour débattre de la situation actuelle et proposer les actions à entreprendre. Le Snapest, qui a également organisé une session de son conseil national, le 25 décembre au lycée Frantz-Fanon de Boumerdès, se déclare toujours mobilisé dans le cadre de l'intersyndicale. Amar R.