Les assurances réitérées par la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, portant sur sa disponibilité à négocier avec le partenaire social n'ont pas apaisé les esprits. Mécontents des résultats des négociations bilatérales tenues du 15 au 23 du mois en cours, les syndicats autonomes du secteur de l'éducation s'apprêtent à l'unification de leur action en entendant mener un mouvement de protestation commun. Mais avant de passer à l'acte, ces syndicats comptent réunir leurs conseils nationaux pour examiner la plateforme commune unifiant leurs doléances, qui s'est soldée par des rencontres intersyndicales. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) et le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation (Satef) étaient les premiers à parler de cette initiative. Le Satef a évoqué, dans un communiqué, ces consultations intersyndicales dont l'objectif est d'élaborer une plateforme de revendications commune. Se montrant fataliste, ce syndicat a dressé un tableau sombre de la situation en disant que «tous les indicateurs sont au rouge». Le même avis a été partagé par le CLA, qui avait déjà observé un sit-in au début du mois courant et qui avait décidé de s'engager dans une action commune pour exprimer son rejet de l'avant-projet du code du travail, qui consacre, selon le président du CLA, Idir Achour, la précarisation de l'emploi. Cette question a fait d'ailleurs l'unanimité chez tous les syndicats qui s'étaient élevés contre leur exclusion des concertations concernant l'élaboration de la copie. Certains syndicats, à l'image de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), considèrent qu'«une action coordonnée» sera le meilleur moyen pour faire pression sur les pouvoirs publics. «L'unité fait la force», a souligné le porte-parole de cette formation syndicale qui prévoit de revenir sur cette question lors de la réunion de son conseil national, demain et après demain. D'autres points, en plus du projet du code du travail, ont fait également l'unanimité chez le partenaire social dont le départ à la retraite anticipée, les modalités d'organisation des concours de promotion, le calendrier des examens et le rythme scolaire. Le Cnapest investira le terrain les 8 et 9 décembre En revanche, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a décidé de mener sa propre action avant de se mobiliser collectivement. Réunissant dimanche son conseil national, ce syndicat a tranché à l'issue de cette rencontre en annonçant un débrayage de deux jours, les 8 et 9 décembre. Le Cnapest, qui ne semble pas content des résultats de sa rencontre, ce samedi, avec la première responsable du secteur, a mis à exécution sa menace de protestation lancée en octobre. Selon lui, cette rencontre n'a rien apporté de nouveau concernant les revendications en suspens. Le syndicat qui avait mis en garde la tutelle contre la situation qui prévaut dans le secteur et l'insatisfaction de ses revendications en suspens n'a pas hésité à dire : «Cette situation interprète le positionnement négatif de la tutelle par rapport à nos préoccupations.»