"En 2016, la Caisse de garantie des crédits d'investissements (CGCI) pour les PME a indemnisé une vingtaine de dossiers de sinistres, un chiffre qui reste acceptable avec un portefeuille de 900 dossiers, alors que depuis le démarrage de la caisse en 2008, près de 2 000 garanties ont été octroyées." C'est par cet aperçu du bilan d'activité de la CGCI que son directeur général, Ammar Daoudi, a tenu à s'exprimer en marge de la journée d'étude organisée, hier, à Oran, et ayant regroupé les responsables locaux des réseaux bancaires, partenaires de la Caisse de garantie. La CGCI est un organisme de garantie financière dont la mission est de faciliter le financement de création et de développement des PME, en couvrant une partie du risque que les banques prennent en accordant des crédits. L'importance de cette mission, dévolue par les pouvoirs publics, fait que la CGCI doit assoir un développement plus important de ses agences et "déléguer au niveau des régions pour faciliter les opérations de financement et de garantie des crédits de projets des PME et des TPE (très petites entreprises)". Et pour cause, avec près d'un million de PME, 98% sont des TPE, et ce sont celles-ci qui ont particulièrement besoin de recourir à des crédits alors qu'elles n'ont que peu de garanties à offrir aux banques. L'idéal pour la CGCI est d'arriver à avoir dans son portefeuille 68% de ces TPE et l'on est loin du compte. En 2016, ce sont seulement 310 dossiers de garantie qui ont été délivrés pour un montant de 19 176 MDA, soit une augmentation de 39% par rapport à 2014, et de seulement 10% par rapport 2015, un indicateur de la baisse d'activité en l'état pour l'économie algérienne. Les crédits garantis ont concerné dans 51% des cas des projets de développement en 2016. Les régions du Centre et de l'Est arrivent en tête avec respectivement 42 et 35% des dossiers de garanties des crédits et, étrangement, l'Ouest, avec toutes ses potentialités, n'en est qu'à 15%. Le DG de la CGCI évoquera, de manière générale, la trop grande frilosité des banques à octroyer des crédits, d'autant que la caisse est là pour garantir jusqu'à 80% la prise de risque des crédits alloués. Et l'intervenant de déclarer à son auditoire que "les banques doivent débrider un peu plus leurs règles prudentielles d'autant que maintenant, la question du risque et de la garantie ne se pose plus grâce à la CGCI". Mais il est utile de rappeler que la CGCI ne compte dans son portefeuille que des banques publiques, 10 d'entres elles sont liées par une convention. L'opération de délégation locale et régionale va démarrer, nous dit-on, avec le CPA, comme première expérience, avec ce souhait que la CGCI ne reste pas un mono-guichet. D. LOUKIL