Résumé : Le commissaire et le détective décidèrent d'unir leurs efforts pour retrouver l'enfant disparu. Khaled proposera de contacter un de ses collègues. Peut-être aura-t-on un indice sérieux. L'aube se levait sur la ville. Keltoum venait de faire sa prière. Elle se met à psalmodier des versets du Coran et implore Dieu de les aider dans cette dure épreuve que traversait la famille. La vieille femme, si elle tentait de garder son sang-froid et de paraître calme devant son fils et sa belle-fille, n'en était pas moins anxieuse. Elle craignait tant qu'on vint leur annoncer que son petit-fils a été retrouvé mort au fond d'un ravin ou égorgé par des mains criminelles. Néanmoins, elle persistait à espérer que, d'un moment à l'autre, la police retrouvera Choukri et le ramènera à ses parents. Si elle le pouvait, elle irait elle-même au-devant des faits et remuera ciel et terre pour retrouver ce couple de sexagénaires pour les supplier de lui rendre son petit ange. Et puis quoi ? Elle était certes vieille et fatiguée, mais non dénuée de sagesse. Elle saura discuter avec ces deux fous pour les convaincre de lui remettre le petit, sans pour autant avoir à utiliser le chantage ou autre menace. Elle soupire et se lève. Le sommeil la fuyait, et pour faire contre mauvaise fortune bon cœur, elle occupait son temps à cuisiner, à faire des courses et à tenir compagnie à Narimène. Pauvre petite ! Une maman souffre plus que quiconque d'une séparation avec son enfant. Narimène est une bonne mère ; elle est très attachée à son fils. Comment réagira-t-elle si l'affaire tourne mal ? Elle ferme les yeux, ne voulant même pas imaginer cette éventualité ! Elle maudit Satan et se rendit dans la cuisine pour préparer du café. Racim ne tardera pas à se lever pour partir au boulot. Keltoum soupire encore. Son fils tentait de garder la tête hors de l'eau. Entre la disparition de Choukri et l'état de son épouse, on peut dire qu'il a du pain sur la planche. Elle le savait fort de caractère, et pourtant elle ressentait son désarroi au fond de son cœur. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle garde la tête haute et essaie tant bien que mal de se montrer sereine et forte. Sinon, que deviendront-ils tous, si elle cède elle aussi à la panique et aux angoisses ? Elle dépose sa cafetière sur le feu et prend du lait dans le réfrigérateur. La journée commençait à peine, et elle savait qu'elle sera longue. Comme tous les jours qui sont passés, et depuis la disparition de Choukri, les heures s'égrenaient très lentement. Rien ne pouvait combler ce vide émotionnel qui les gagnait tous. Racim trouvait refuge dans son boulot, et Narimène s'enfermait dans sa chambre. Elle était tourmentée par le sort son fils et en même temps par la santé de sa mère, qui déclinait de jour en jour. Noria refusait de se faire opérer. Elle voulait revoir Choukri avant de trépasser, ne cessait-elle de répéter à tous ceux qui l'exhortaient à écouter ses médecins. Keltoum retire la cafetière du feu et se sert une tasse de café. Qui aurait dit qu'un jour, et à cet âge, elle allait se retrouver dans une telle situation ? Sa vie avait été instable, jusqu'au jour où Racim avait décroché ses diplômes et repris les affaires de son défunt père en main. Elle avait pu enfin respirer et s'était préparée à vivre des jours heureux auprès de lui. Elle n'avait cessé de remercier Dieu de lui avoir accordé le bonheur de voir son fils marié et père de famille. Mais il était écrit quelque part que ce bonheur devait être de courte durée ! La poisse lui collait à la peau ! Un bruit la fait sursauter. Elle dépose sa tasse et lève les yeux pour rencontrer le regard triste de Racim. Ce dernier se penche et l'embrasse sur le front : - Déjà debout, mère ? - Comme à mes habitudes, mon fils. Assieds-toi, je te sers un café. Il tire une chaise et s'exécute. Keltoum dépose devant lui un bol de café au lait, puis découpe quelques morceaux de pain et prend du réfrigérateur un pot de confiture et du beurre. (À suivre) Y. H.