Après la dernière décision de la Cour de justice de l'Union européenne statuant sur l'accord de libre-échange entre le Maroc et l'UE, excluant le territoire du Sahara occidental de la souveraineté de Rabat, c'est au tour des Etats-Unis de d'en faire même. Dans sa dernière liste des pays dépendants, incluant également les territoires avec une souveraineté spécifique, établie par le département d'Etat, Washington a confirmé une nouvelle fois qu'elle ne reconnaissait pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le département d'Etat, qui a introduit fin 2016 quelques changements à cette liste, maintient sa position sur le territoire sahraoui en affirmant que sa souveraineté "reste à déterminer". Dans les indications apportées par le bureau du renseignement et de la recherche relevant du département d'Etat, l'administration US réaffirme qu'elle ne reconnaît "aucune puissance administrante" dans ce territoire. Il s'agit là d'un désaveu à la thèse "de la marocanité du Sahara occidental" que Rabat veut imposer à la communauté internationale, alors que le conflit est traité par le Conseil de sécurité de l'ONU depuis 1975 sans qu'aucun accord ne soit conclu en raison des tergiversations du Maroc. Rappelons que le département d'Etat US avait déjà rejeté en 2016 une mesure du Congrès à propos de l'utilisation au Sahara occidental d'une aide financière controversée, destinée au Maroc, estimant qu'une disposition pareille revenait à reconnaître indirectement le Maroc comme puissance administrante. La position américaine s'aligne sur celle des Nations unies qui considèrent le Sahara occidental comme territoire non autonome, dans le respect des résolutions de la quatrième commission onusienne chargée des questions de décolonisation. Merzak T.