Le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a indiqué, jeudi, que l'ouverture de bureaux de change ne peut, à elle seule, résoudre le problème du marché parallèle de la devise. Car, argue-t-il, la demande dépasse de loin l'offre. "La faiblesse de l'offre émise par des citoyens non résidants ou étrangers induite par les lacunes du secteur du tourisme, d'une part, et la forte demande des citoyens résidants, d'autre part, sont à l'origine du déséquilibre de ce mécanisme (offre et demande)", explique le ministre en réponse à la question orale posée par un membre du Conseil de la nation. Sur les 46 bureaux agréés, 40 se sont, selon lui, vu retirer leur agrément, dont 13 à la demande des bénéficiaires eux-mêmes. Les 27 autres ont été arrêtés par ce qu'ils n'ont pas démarré leur activité après l'obtention de leur agrément. Hadji Baba Ammi précise que ces structures ne peuvent vendre de devises aux citoyens résidants que dans des cas fixés par la loi. Les bureaux de change évoqués ont, rappelle-t-il, obtenu en fait un agrément de la Banque d'Algérie (BA) conformément aux instructions 08-96, 13-97 et la directive n°07-95 relative au contrôle du change. Le grand argentier du pays réfute ainsi la promulgation "d'un quelconque décret exécutif en avril dernier". Toutefois, le ministre assure que les pouvoirs publics "œuvrent progressivement à la mise en place de mesures pour remédier progressivement à cette situation". Concernant l'éventuelle émission de titres sans intérêts dans le cadre de l'emprunt obligataire, lancé récemment par le Trésor public, le ministre des Finances a fait état d'un "projet pour l'émission d'emprunts sans intérêts, actuellement à l'étude". Il rappelle, cependant, que des banques, notamment la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep) et la Banque de développement local (BDL), émettent au profit du large public des titres sans intérêts, en plus de l'existence d'un livret d'épargne sans intérêts. Hadji Baba Ammi déclare, à ce propos, qu'"il n'existe pas de banques islamiques et de banques non islamiques". Pour lui, "il y a des banques soumises à un système bancaire international et qui peuvent proposer des services avec ou sans intérêts en matière d'épargne". C'est ce qu'il appelle une "diversification des prestations offertes par les banques aux clients", une des mesures qui s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie globale de modernisation du système financier. En termes plus clairs, la loi autorise les banques et les établissements financiers à proposer des prestations qui ne sont pas basées sur le taux d'intérêt, affirme-t-il. Des instructions ont été données dans ce sens, relève le ministre des Finances, à l'ensemble des banques publiques. D'où la création de produit tels que "Moucharaka" ou "Mourabaha" au sein de quelques banques. À propos de l'emprunt national pour la croissance économique lancé en avril 2016, le ministre a annoncé la collecte d'un montant global de 560 milliards de dinars, affecté au financement d'infrastructures de base telles que des ports, des voies ferrées et l'extension des zones industrielles. Par ailleurs, M. Baba Ammi confirme le maintien en vigueur de la licence moudjahidine pour l'importation de véhicules touristiques de l'étranger ou leur acquisition auprès d'un concessionnaire automobile tous les cinq ans avec exonération totale des droits et taxes de douane. B. K.