Un chargé d'affaires a été nommé en la personne de Saïd Moussi, ministre conseiller auprès de la chancellerie. Le poste d'ambassadeur d'Algérie à Paris est toujours vacant. Un mois après le limogeage d'Amar Bendjama, aucune information n'a filtré sur l'identité de son probable remplaçant. En attendant qu'il soit nommé, la gestion de la chancellerie a été confiée au ministre conseiller, Saïd Moussi, désigné en qualité de chargé d'affaires. Selon des sources diplomatiques, la nomination d'un nouvel ambassadeur risque de prendre du temps car celui-ci doit être désigné par décret présidentiel. Très convoité, le poste d'ambassadeur à Paris revêt également un caractère stratégique et sensible pour la diplomatie algérienne compte tenu de la nature des relations avec la France. L'arrivée d'Amar Bendjama, diplomate chevronné, en France en 2013, avait coïncidé avec la redynamisation de la coopération bilatérale, mise à mal pendant le mandat présidentiel de Nicolas Sarkosy. François Hollande, qui lui a succédé au Palais de l'Elysée, a, pour sa part, montré des signes de bonne volonté, en tentant notamment d'apaiser la guerre de mémoire entre les deux pays. En tant qu'ambassadeur, Amar Bendjama a servi de relais entre Paris et Alger. Jusqu'à Décembre dernier, tout allait bien. Le diplomate aurait, dit-on, rempli son rôle parfaitement. Lui-même a affirmé à la suite de son limogeage avoir fait son travail convenablement. M. Bendjama évoquait à ce propos l'affaire des visas délivrés dans le cadre du Forum africain d'investissements organisé à la même période à Alger, et qui a provoqué son départ. On n'en saura pas plus. À Alger, le ministère des Affaires étrangères s'est abstenu de s'exprimer sur ce sujet. De même, aucune raison n'a été invoquée officiellement lorsqu'un autre ex-ambassadeur à Paris, Missoum Sbih en l'occurrence, a été congédié en 2013 après huit ans de service. Celui-ci était pourtant dans les bonnes grâces du chef de l'Etat, qui lui avait confié l'ambassade de Paris, en signe de reconnaissance pour sa longue amitié. Mais le passage de l'ancien président du Conseil d'Etat dans la capitale française ressemblait plus à une retraite dorée. Ce qui avait plongé l'ambassade dans un total immobilisme. Depuis, des chantiers ont été lancés, comme celui du passeport et de la carte biométriques. De nouveaux consulats ont été également inaugurés. Par ailleurs, l'ambassade a été partie prenante dans l'organisation de forums d'affaires des deux côtés de la Méditerranée. Actuellement, le cap est mis sur la préparation de l'opération électorale des Algériens de France, en prévision des législatives qui seront organisées au printemps prochain. D'ici à là, un nouvel ambassadeur pourrait bien être nommé. En attendant, au siège de la chancellerie, rue de Lisbonne, dans le VIIIe arrondissement, la sérénité est de mise. Passé l'intermède des fêtes de fin d'année, le chassé-croisé diplomatique entre Paris et Alger devrait d'ailleurs reprendre incessamment. S. L.-K.