La brigade économique de la sûreté de la wilaya d'Annaba vient de diligenter une enquête sur le scandale qui secoue, depuis plus d'un mois, l'unité les Moulins de la Seybouse d'Annaba, filiale du groupe Smid-Constantine. Cette enquête fait suite à une plainte des travailleurs, du PDG intérimaire et des membres syndicaux de ladite filiale qui accusent l'ex-PDG d'être l'auteur de plusieurs malversations. Ces infractions, qui ont été rendues publiques après le dépoussiérage des dossiers qu'aurait effectué son remplaçant, concernent notamment l'avenant de majoration de 100% accordé à son beau-frère relatif à un contrat portant réalisation de la surélévation de la toiture du Moulin de la Seybouse d'un montant de 10 332 121,19 DA (avenant 10 296 884,13 DA) et le désistement d'activité sur la coopérative dénommée Restaurant des travailleurs, accordé sur la base d'affinités à deux personnes, lesquelles ont bénéficié d'une quantité de produit estimée à 123 millions de centimes et de 150 millions de centimes de prêts non encore remboursés. Plus grave encore, ces deux personnes ont carrément vendu leurs parts à des individus complètement étrangers à l'entreprise. Pour ces accusations, l'ex-PDG, M. Bouguebrine Smaïn, répond qu'il s'agit là de fausses allégations. Pour ce qui est de l'avenant, l'ex-PDG indique que “les travaux supplémentaires étaient tarifés au prix du contrat de base. Tandis que les travaux complémentaires obéissaient à la négociation par le biais de la commission des marchés et étaient contrôlés et approuvés par le bureau d'études et ce, au fur et à mesure que ces travaux surgissaient. À la fin du chantier et de l'ouvrage, le montant des travaux complémentaires avait été regroupé dans un avenant signé par nos soins qu'on avait appelé “avenant de majoration”, alors qu'on aurait pu l'appeler “avenant de régularisation ou avenant de clôture””. En ce qui concerne le scandale de l'unité “coopérative/restaurant”, M. Bouguebrine précise : “C'est après avoir consulté notre département juridique que j'ai accordé le désistement sur l'activité. Mais nous avons été surpris par le détournement de ce désistement par les bénéficiaires d'une manière frauduleuse, à savoir la vente de leurs parts à des personnes étrangères à l'entreprise. En plus, le bien en question ne relevait pas du patrimoine de l'entreprise, celle-ci l'exploitait de fait uniquement, et ce depuis fort lontemps.” L'ex-PDG serait démissionnaire de son poste dans la filiale et de la présidence du conseil d'administration, selon un PV de la séance du conseil d'administration du 25 décembre 2002. Chose que nie l'ex-PDG qui affirme : “Certes, j'ai déposé ma démission, mais devant le comportement négatif de certains membres du CA, j'ai décidé de retirer ma démision.” On indique également que le compte bancaire de la filiale se trouve bloqué depuis mercredi dernier. Alors que le président du groupe Smid a, lors de la réunion du 24 décembre 2002, tenue à Constantine, déclaré que personne n'a le droit de bloquer les comptes de la filiale. Contacté à maintes reprises pour apporter, autant que faire se peut, des éclaicissements sur ce scandale, le président du groupe Smid-Constantine affichait à chaque fois “absent”. De même qu'en l'absence du président, nul autre responsable n'a voulu nous éclairer sur les tenants et les aboutissants dans ce scandale. B. B.