Les incriminés auront à répondre à une batterie d'accusations dont la dilapidation de deniers publics. Quarante-deux (42) personnes, entre cadres et entrepreneurs, dont 3 femmes, ont été auditionnées hier par le juge d'instruction de la 2e chambre près le tribunal d'Annaba dans le cadre du fameux scandale de la Direction de l'habitat et des équipements publics (Dlep), relatif au pôle universitaire implanté dans la daïra d'El-Bouni, dont la première pierre a été posée fin 2004 par le président de la République. Le scandale qui continue de défrayer la chronique a éclaté suite à la requête du procureur de la République près le tribunal d'Annaba faisant suite à des révélations faisant état de plusieurs malversations et infractions relatives à la réalisation du fameux pôle universitaire, notamment sur son volet de passation de marchés. Nous avons, lors de notre édition du 9 février dernier, fait état dans ces mêmes colonnes d'une enquête diligentée par la brigade économique de la sûreté de wilaya d'Annaba impliquant dans un premier temps le Dlep d'Annaba. Il faut rappeler que ce projet du Président qui le voulait à l'image du pôle de Sétif est appelé à désengorger l'université Badji-Mokhtar avec la réalisation de 8000 places pédagogiques pour une enveloppe financière de 195 milliards de centimes, selon le premier devis et dont la réception est prévue pour la rentrée universitaire 2006-2007. Néanmoins, une réestimation du projet a été effectuée pour la réalisation de 12.000 places pédagogiques et 6000 lits, donnant lieu à une enveloppe financière réévaluée à 300 milliards de centimes. A noter que le deuxième projet relatif à la réalisation d'un institut des sciences médicales d'une capacité de 4000 places et 3000 lits au sein même d'un pôle d'El-Bouni totalise ainsi 125.000 places pédagogique et 6000 lits pour le dernier montant cité ci-dessus. Or le scandale, selon les éléments de l'enquête, ne concerne en rien le financement du projet, il a trait plutôt à la nature de la passation des marchés relatifs à des projets. Au moment où nous mettons sous presse, les 42 incriminés, entre cadres de la direction et des équipements d'Annaba, et entrepreneurs ainsi que l'ex-Dlep (B.A.) se trouvent en plein cycle d'auditions et devront répondre à une batterie d'accusations dont on retiendra l'octroi de marchés publics non conforme à la réglementation en vigueur, et usage de faux de documents officiels, complicité et utilisation de deniers publics à des fins personnelles. Tous ces agissements sont estimés à des dizaines de milliards retenus notamment sur les marchés douteux qui ont suscité une enquête approfondie par la brigade économique suite à une instruction du magistrat instructeur près le tribunal d'Annaba, afin de déterminer le montant du préjudice. Un préjudice estimé à plusieurs dizaines de milliards de centimes, résultant de plusieurs malversations. Outre cela, plusieurs plaintes ont été déposées auprès de la justice à l'encontre de la Dlep par des entrepreneurs qui ont vu leur marchés annulés et résiliés sans motif, et être octroyés à d'autres personnes. Pour l'heure, l'audition des personnes impliquées continue et pourrait se prolonger jusqu'à une heure tardive. Nous y reviendrons avec plus de détails dans notre prochaine édition.