N'ayant plus aucun soutien, le chef de l'Etat gambien sortant, qui a perdu l'élection présidentielle du 1er décembre 2016, dont il avait dans un premier temps accepté les résultats avant de se rétracter le 9 décembre, résistera-t-il encore longtemps aux pressions de la communauté internationale ? Yahya Jammeh est désormais l'unique préoccupation de ses pairs africains, comme l'indique le mini-sommet sur la Gambie, qui s'est déroulé à Bamako en marge du sommet France-Afrique. Au lendemain de cette rencontre, le Sénégal a accepté d'accueillir jusqu'à son investiture le président gambien élu, Adama Barrow, à la demande de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Selon l'agence de presse sénégalaise (APS) citant une source officielle : "Le président sénégalais, Macky Sall, a accepté samedi à Bamako d'accueillir le président élu gambien, Adama Barrow, à Dakar jusqu'à son investiture." Cette annonce intervient alors que le président sortant, Yahya Jammeh, refuse de céder le pouvoir, et que les pressions se font de plus en plus fortes sur lui. "Le 19 janvier, j'ose espérer que la sagesse africaine inspirera notre frère (Yahya Jammeh), que le bon musulman qu'il dit être comprenne l'intérêt supérieur de la Gambie qui n'a pas besoin d'un bain de sang", a lancé en sa direction le président malien à l'issue du mini-sommet de Bamako consacré à la crise gambienne. Il y a lieu de rappeler que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, composée de 15 pays, avait menacé d'une intervention militaire en Gambie, si jamais Yahya Jammeh persistait dans son refus de céder le pouvoir à Adama Barrow. Dans cette optique, de hauts responsables militaires de la Cédéao venant notamment du Sénégal, du Libéria et du Ghana se sont récemment réunis dans la capitale fédérale nigériane, Abuja, pour discuter de "l'impasse politique" en Gambie, selon l'état-major nigérian. Outre cette entité régionale, de nombreux pays et organisations, dont l'ONU, font pression sur Yahya Jammeh pour qu'il quitte le pouvoir. Ce dernier, qui a saisi la justice pour faire annuler les résultats de l'élection et se dit déterminé à rester président tant qu'elle n'aura pas statué sur ses recours. Merzak Tigrine