Plusieurs experts prévoient des prix entre 50 et 60 dollars l'année en cours. Après avoir scellé un accord historique à Alger le 28 septembre, en marge du 15e Forum international de l'énergie, l'Opep et ses alliés ont décidé de réduire respectivement leur production de 1,2 million de barils par jour et de 558 000 b/j. Cette décision a fait souffler un vent d'optimisme sur le marché pétrolier. Le prix du baril de Brent est ainsi passé de 46 à 54 dollars. Quant au WTI, il atteint aujourd'hui les 51 dollars contre 46 dollars le 30 novembre. Le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo, prévoit un retour à la stabilité sur les marchés du pétrole cette année, et le Venezuela, pour sa part, espère voir le prix de son pétrole brut atteindre 70 dollars le baril dans les mois à venir. Reste qu'une remontée durable des prix dépendra fortement de la capacité des pays pétroliers à résorber le déséquilibre du marché et donc à tenir leurs engagements. Selon le rapport mensuel de l'organisation publié mercredi, l'Opep a moins extrait de pétrole le mois dernier, et les pays producteurs extérieurs à l'organisation, en particulier la Russie, semblent se conformer au premier accord conjoint de réduction de la production, ce qui laisse augurer une diminution de l'excédent de l'offre cette année. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), hors Indonésie, a extrait 33,085 millions de barils par jour (bpj) en décembre, selon des données que l'Opep collecte auprès de sources secondaires, soit 221 000 bpj de moins qu'en novembre, précise le document. Au 13 janvier dernier, l'accord était respecté à plus de 60% sur la base des déclarations des pays producteurs. Le premier exportateur de l'Opep, l'Arabie Saoudite, et le Koweït ont dit jeudi avoir réduit leur production davantage que prévu. Le Koweït, à la tête de la commission chargée de surveiller le respect des engagements qui se réunira aujourd'hui à Vienne, a dit qu'il s'agissait de "montrer l'exemple". Pour rappel, le respect des engagements a culminé jusqu'à environ 80% en 2009 et cela fut suffisant pour permettre un redressement des cours pétroliers avec un baril qui est passé de 46 dollars début 2009 à 69 dollars fin juin de la même année. L'optimisme du ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Falih, va jusqu'à écarter l'option de prolonger l'accord au second semestre de 2017. Il a ainsi estimé, en marge du Forum sur l'énergie qui s'est tenu à Abou Dhabi cette semaine, que le marché pétrolier était en train de s'équilibrer et que les pays producteurs n'auraient "probablement pas" besoin de prolonger la réduction de production au-delà de six mois. Si les pays engagés par l'accord tiennent parole, le prix du baril devrait continuer de croître. Certains spécialistes, à l'instar de ceux d'OFI Asset Management, pensent qu'il sera entre 65 et 70 dollars à la fin de l'année. Plus mesurée, la banque JPMorgan Chase prévoit, de son côté, un prix du baril à 56 dollars en 2017 pour le WTI. Celle-ci affirme notamment que les cours pourraient souffrir d'un dollar fort, qui pénalise les acheteurs de brut munis d'autres devises. Et souligne que les énormes stocks accumulés ces dernières années -3,1 milliards de barils (dont 20% aux Etats-Unis), un niveau historiquement haut, restent à purger. Autre élément qui risque de peser sur les cours du pétrole : la reprise de la production de pétrole de schiste américain. En effet, une hausse de l'activité des producteurs de pétrole de schiste outre-Atlantique pourrait minimiser l'impact positif des efforts de l'Opep et faire revenir les cours à des niveaux de 40 à 50 dollars, estime l'organisme français de recherche IFP Energies nouvelles. S. S.