Le Rassemblement national démocratique risque d'entamer la campagne électorale pour les législatives du printemps 2017 sur fond de grogne au niveau de la base militante du parti. Dans un communiqué transmis hier à Liberté, accompagné d'une liste de 136 signatures, des militants RND de la wilaya de Batna, à leur tête le membre fondateur, actuellement dissident du parti, Mustapha Yahi, dénoncent "la politique de marginalisation des cadres et d'exclusion des compétences du parti suivie par l'actuelle direction". Les 136 contestataires qui affirment avoir tenu une réunion localement, durant la même journée, semblent inquiets par rapport à la confection des listes électorales en prévision des prochaines échéances. C'est ainsi qu'ils reprochent au secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, de "chercher à attirer des hommes d'affaires et les placer à la tête des listes électorales, au détriment des militants et des cadres loyaux aux principes fondateurs du parti". Ils relèvent, d'ailleurs, "un rapprochement flagrant entre les gens de l'argent et l'actuelle direction, ce qui représente un renoncement aux objectifs pour lesquels a été créé le Rassemblement, et ce qui n'exclut pas, dans l'avenir, de voir le parti mis entre les mains de lobbies financiers". Les 136 signataires dénoncent, par ailleurs, "l'oppression exercée sur les militants, notamment les jeunes cadres, au niveau du bureau de wilaya du parti", ainsi que "le refus des dossiers des nouveaux adhérents parmi les citoyens qui partagent les idéaux du RND". Ils affirment, à ce propos, que "des centaines de dossiers d'adhésion restent bloqués" au niveau des structures locales, alors que "des cartes d'adhérents sont distribuées en fonction du degré d'allégeance". Les frondeurs pro-Mustapha Yahi reprochent aux dirigeants locaux de faire preuve de "peu de dynamisme politique" sur le terrain, notamment "l'organisation d'activités partisanes", ainsi que "l'installation de présidents de bureaux communaux du parti qui habitent d'autres localités". Enfin, la réunion a abouti à la constitution d'"une commission locale de suivi et de coordination", constituée de huit cadres et militants. Les contestataires disent se réserver le droit de "durcir le ton" si leurs doléances ne sont pas prises en charge. Mehdi Mehenni