"À chaque intempérie, c'est ainsi. On est pris en otage. C'est scandaleux !", s'offusquera un citoyen visiblement à bout de nerfs. Outre la bonbonne de gaz qui a tendance à se raréfier en cette période de grand froid, notamment dans les villages les plus reculés de la wilaya, cette pénurie touche également un aliment des plus essentiels, à savoir le sachet de lait. Si en temps normal, il est difficile d'en trouver, en cette période, il est quasi introuvable. En effet, lundi, et lors de notre tournée à travers les différents points de distribution aux communes de Lakhdaria, Aomar et Kadiria, les citoyens rencontrés attendaient avec la plus grande impatience la moindre livraison de lait. Ainsi, dans les divers magasins visités à Lakhdaria, les marchands tout comme les clients scrutaient l'horizon à l'affût du moindre camion de livraison. Certains vendeurs, sous la pression de leur clientèle, harcelaient leur livreur au téléphone. De leur côté, les consommateurs, comme résignés et blasés par cette situation, effectuaient la navette entre leur domicile et le magasin d'alimentation générale. "J'attends ce maudit sachet depuis 6h du matin ! Il est 11h et toujours rien...", dira Ahmed, un père de famille. Même constat a été fait au dépôt de Kadiria. "À chaque intempérie, c'est ainsi. On est pris en otage. C'est scandaleux !", s'offusquera un citoyen visiblement à bout de nerfs. Dans la commune d'Aomar, 25 km à l'ouest de Bouira, les commerces et autres points de vente étaient carrément pris d'assaut par les citoyens. Ces derniers étaient affolés par des informations faisant état que la distribution de lait allait être interrompue pendant 24h. "Je suis dans l'obligation de me débrouiller au minimum 5 sachets. C'est vital ", s'alarmera Amar, un père de 4 enfants, dont un en bas âge. Toujours dans la même commune, et plus précisément dans la cité des 150-Logements et le quartier de l'ALN, où se trouvent les principaux points de vente, on a assisté à un rush sans précédent. Les consommateurs se disputaient une modeste livraison estimée à une trentaine de sachets. Intrigué par cette faible quantité, un vendeur qui était débordé à tenter de calmer tout ce beau monde, nous dira avec hâte : "On m'a livré en urgence. Les camions sont à Kadiria". Cette situation a contraint beaucoup de pères de famille à se rabattre sur le lait de vache et le lait en brick, ce qui n'est pas à la portée de la majorité des familles. RAMDANE B.