À Alger, la pénurie du lait en sachet ressurgit au grand dam des citoyens. En effet, dans les différentes communes de la Capitale, les habitants souffrent le martyre à cause de la rareté du lait en sachet depuis plusieurs jours. La livraison ne se fait que deux fois par semaine. Les quantités distribuées sont réduites de moitié et les commerces sont souvent pris d'assaut, en ce mois sacré, et ce, en dépit des multiples promesses des responsables. Le ministère du Commerce et celui de l'Agriculture, chargés de résoudre le problème, ne savent plus sur quel pied danser. Il faudrait juste faire une petite virée dans quelques quartiers de la capitale pour se rendre compte que le citoyen est livré à lui-même. 8h du matin, dans l'un des quartiers populaires de la Capitale, le lait en sachet a déserté les magasins. En effet, les habitants ont beau parcourir les épiceries pour essayer de s'approvisionner de cette denrée alimentaire, mais en vain. D'innombrables foules s'amassent devant les épiceries dans l'espoir d'acquérir un sachet de lait, au plus deux. Dans certaines régions du pays, des témoignages renseignent sur l'acuité de la pénurie. Des pères de famille ouvrent le bal de la chaîne humaine devant le commerçant très tôt le matin, ceux parmi eux qui ont des familles nombreuses n'hésitent pas à impliquer leurs petits-enfants, les réveillant tôt pour tromper la vigilance de l'épicier qui distribue, par souci de servir tous ses clients, les quantités de lait en sachet de façon équitable, à savoir deux sachets au maximum par personne. Sachant qu'une boîte de lait en poudre qui se vend à 270 DA et qui équivaut à 3 sachets de lait pour un prix de 75 DA - à raison de 25 DA le sachet -, on comprend l'inquiétude du consommateur quand le lait en sachet vient à manquer. En effet, en achetant 3 sachets de lait il économise 195 DA. Ainsi, son interrogation quant à l'arrêt momentané du travail des unités de transformation observé ces derniers jours n'est-elle pas légitime ? On se pose la question s'il ne s'agit pas là d'un prélude à une nouvelle crise ? La perturbation du marché de lait en sachet n'est pas due au manque de la matière première, ni à un problème de distribution, affirment les professionnels de la filière lait, qui avancent d'autres raisons liées essentiellement à une perturbation dans la production de L'Onalait de Birkhadem. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a imputé, il y a quelques jours, la perturbation de la distribution du lait en sachet qui perdure depuis quelques mois, et qui a touché la capitale, à la baisse de la production par le groupe laitier public Giplait. Pour rappel, le groupe GIPLAIT a augmenté sa production de lait conditionné en sachet de 20%, soit 500.000 litres de plus, pour répondre à la demande croissante de ce produit lors du mois de Ramadhan. Mais cette décision a été vaine, vu que le consommateur algérien ne sait à quel saint se vouer. Certes la hausse de la demande sur le lait pasteurisé conditionné en sachet au prix de 25 DA a été constatée à hauteur de 20% une semaine avant le début du Ramadhan ce qui a conduit le groupe à prendre les dispositions nécessaires pour augmenter la production dans la même proportion. Mais hélas, au grand dam des citoyens, l'Etat n'a jamais pu contenir le problème durant le mois sacré, il faut dire que le scénario se reproduit à chaque année.