L'ingérence étrangère dans la crise libyenne a entraîné le chaos dans ce pays voisin et bouleversé l'ensemble de l'équilibre sécuritaire en Afrique du Nord et dans le Sahel. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, représentant spécial du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au Sommet du Comité de haut niveau de l'Union africaine de Brazzaville (République du Congo), a réitéré la position de l'Algérie en faveur d'un "dialogue inclusif interlibyen... loin de toute ingérence extérieure", a rapporté l'APS. Alger estime que la solution est entre les mains des parties libyennes en conflit depuis cinq ans et la communauté internationale a le devoir de les accompagner dans le processus de dialogue en cours. "L'Algérie, qui est depuis le début du conflit à équidistance avec toutes les parties libyennes, réaffirme son engagement fort en faveur de la mise en œuvre de la solution politique dans le cadre du dialogue inclusif interlibyen et de la réconciliation nationale, loin de toute ingérence extérieure", a rappelé d'emblée le Premier ministre dans son intervention à Brazzaville à l'ouverture de ce sommet, auquel participent les pays du voisinage, qui viennent de tenir leur 10e réunion au Caire. "Parce que concernée au titre du voisinage, de l'histoire et des liens forts entre les populations des deux pays et des conséquences directes de la poursuite du conflit sur sa stabilité et sa sécurité, l'Algérie appelle instamment tous les frères libyens à s'unir contre le terrorisme et le crime organisé et à mener la seule bataille qui vaille, celle de la paix et la stabilité", a souligné M. Sellal, rappelant, au passage, que "c'est ce message que l'Algérie a porté ces dernières semaines lors des visites du président de la Chambre des représentants, Aguila Salah, du Maréchal Khalifa Haftar, du président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale, Faïz Serradj, du président du Haut conseil d'Etat, Abderrahmane Sweihli, des parlementaires de la Chambre des représentants, des présidents de commissions de la Chambre des représentants, des présidents de conseil municipaux, des leaders et personnalités politiques, ainsi que d'autres acteurs". "Tous ont manifesté une réelle volonté à poursuivre cet élan de dialogue et soutiennent tout processus visant à la réconciliation nationale", a ajouté le Premier ministre. "Nous restons convaincus que les frères libyens, conscients plus que jamais des risques de partition et de chaos auxquels ils sont confrontés, ont la volonté et la sagesse qui leur permettront de transcender les difficultés conjoncturelles et de relever les défis actuels", a encore affirmé M. Sellal. "Il nous appartient tous, pays voisins et africains, pays partenaires, communauté internationale et organisations régionales et africaines, de les accompagner, à travers un agenda unique, celui du recouvrement durable de la paix, de la stabilité et de la sécurité", a conclu M. Sellal. Lyès Menacer