la sécurité des Libyens est celle des pays voisins L'Algérie a le devoir de travailler sans relâche au succès du dialogue inclusif, par-delà les interférences et les «parasitages» réitérés, car il y va aussi bien de l'intérêt du peuple libyen que de la sécurité des pays voisins. Une source diplomatique autorisée l'a déclaré hier à L'Expression, les soi-disant informations relatives à une rencontre entre le président du Conseil présidentiel libyen, Fayez al Serraj, et le maréchal Khalifa Haftar à Alger résultent d'une action parasitaire qui tente de brouiller les efforts entrepris, de manière continue et contenue, pour encourager un dialogue inclusif entre toutes les parties agissantes sur le terrain. L'Algérie a reçu successivement, a souligné notre source, M. Aguila Salah, président de la Chambre des représentants, le maréchal Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne et M. Fayez al Serradj, président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale ainsi que des représentants du Sud libyen. Par sa volonté constante d'être à l'écoute de tous les Libyens soucieux de sortir leur pays de la situation actuelle, notamment ceux qui exercent une influence réelle sur le terrain, l'Algérie dont toutes les parties au conflit savent pertinemment qu'elle ne nourrit aucune ambition autre que celle de voir restaurée la Libye dans son intégrité territoriale, sa souveraineté et sa sécurité est naturellement sollicitée pour oeuvrer dans l'intérêt supérieur du peuple frère, qu'il importe de protéger contre toute nouvelle ingérence d'où qu'elle vienne. En cela, tous les responsables sont pleinement convaincus, qui sont donc venus exposer leurs positions par rapport aux obstacles qui entravent la mise en oeuvre de l'Accord politique de décembre 2015. Comme ils apprécient le rôle important et la contribution de notre pays au règlement de la crise en Libye et louent les efforts déployés par la diplomatie algérienne, en toute discrétion et loin de tout parti pris. A cet égard, notre source a tenu à rappeler qu' «à aucun moment, il n'a été question d'une rencontre à deux ou à trois à Alger», comme cela a été rapporté par des agences de presse étrangères qui se livrent à des extrapolations, allant jusqu'à parler d'«information»de «source gouvernementale»! Les efforts consentis au fur et à mesure des rencontres qui se poursuivent à Alger où les responsables libyens se succèdent, tant ils aspirent communément à une solution politique consensuelle qu'il importe de les aider à concrétiser, obéissent à la doctrine immuable de l'Algérie. Partageant une frontière de 1001 kms avec ce pays frère et voisin, notre pays a le devoir de travailler sans relâche au succès du dialogue inclusif, par-delà les interférences et les «parasitages» réitérés, car il y va aussi bien de l'intérêt du peuple libyen que de la sécurité des pays voisins dont l'Algérie elle-même. Le souci constant concerne la menace terroriste qui ne saurait être pleinement et surtout efficacement combattue que par un gouvernement d'union nationale connu et reconnu. «La constance de notre position, a également expliqué notre source diplomatique autorisée, et le fait que l'Algérie est respectée et écoutée par l'ensemble des forces en présence dans la crise libyenne a conduit à recevoir de nombreux partis politiques et activistes libyens, quelque 200 personnalités au total». Les maîtres-mots de paix, stabilité et sécurité, ont été entendus, comme aussi le fait que notre pays soutient fortement le processus initié par l'ONU. Ainsi, en est-il des visites à Alger du président du Parlement Salah Aguila, suivi du maréchal Haftar, puis de Fayez al Serraj et, aujourd'hui même, du président du Haut Conseil (sénat), Abderrahmane Sweihli auquel succéderont, dans quelques jours, le représentant du secrétaire général de l'ONU, Martin Kobler ainsi que d'autres personnalités et acteurs décisifs de la scène libyenne. Autant de visites et autant de rencontres qui visent à approfondir les discussions pour déterminer les voies et moyens susceptibles d'aider les Libyens à trouver, par et pour eux-mêmes, les solutions qui leur agréent. «Il ne faut pas se leurrer, avertit encore notre source diplomatique, la situation est pour le moins difficile et complexe, au plan politique, économique et sécuritaire». Outre le blocage politique que nourrit l'intox et le travail de sape dont l'objectif est de présenter l'Algérie comme responsable d'un échec éventuel auxquels travaillent, visibles et invisibles, diverses parties, il y a la situation économique ardue (absence de liquidités, manque d'électricité et d'approvisionnement en eau etc...). Fort heureusement, des progrès tangibles sont apparus à Syrte, Benghazi, Derna, qui se révèlent encourageants malgré le fait que les groupes terroristes de Daesh et d'Al Qaïda sont toujours présents en Libye. Et c'est parce qu'il partage avec la Libye une frontière commune conséquente que notre pays veut forcer le destin et «réunir les frères libyens dont nous sommes, martèle notre source, convaincus qu'ils ont les capacités de surmonter les difficultés et les obstacles en ce moment crucial et décisif où ils doivent faire preuve de retenue et de sagesse et éviter toute escalade au risque de précipiter le pays dans le chaos, voire pire, la partition».Excluant catégoriquement toute idée de concurrence sur le dossier libyen aussi bien avec l'Egypte qu'avec un tout autre pays, notre source rappelle que le travail de médiation est mené à la fois dans un cadre bilatéral «avec nos frères égyptiens» et dans ceux du mécanisme des pays voisins, de la Ligue des Etats arabes et de l'Union africaine. L'important, conclut notre interlocuteur, est que la solution politique est aujourd'hui privilégiée de façon consensuelle, avec l'adhésion de tous au dialogue inclusif pour une réconciliation nationale entre tous les Libyens, dans le respect de leur intégrité territoriale, de leur souveraineté, de leur unité et de la cohésion de leur peuple. C'est là la voie constamment défendue par l'Algérie qui va poursuivre ses efforts sans relâche pour parvenir à la solution consensuelle tant l'avenir de ce pays reste l'affaire de ses fils et d'eux seuls, d'abord et avant tout.