Les "dissensions internes" ayant éclaté au grand jour ces derniers temps – provoquant un clash sérieux entre le P/APW et certains membres de l'assemblée – auront plané sur les travaux. Les travaux de la quatrième session ordinaire de l'APW de Batna se sont déroulés tout au long de la journée de jeudi à l'hémicycle de la wilaya sous la présidence du P/APW, Khemissi Sahraoui, et en présence du wali, Mohamed Salamani, du secrétaire général de la wilaya ainsi que des différents directeurs de l'exécutif de wilaya. Les points de l'ordre du jour de cette session ont été centrés sur plusieurs secteurs d'activité du développement local, à savoir la situation des actions en cours en économie agricole, l'investissement privé et la situation de l'emploi. Avec un programme chargé, cette quatrième session ordinaire de l'APW de Batna a laissé transparaître une certaine instabilité de l'esprit de quelques-uns de ses membres. En effet, les "dissensions internes" ayant éclaté au grand jour ces derniers temps – provoquant un clash sérieux entre le P/APW et certains membres de l'assemblée – auront plané sur les travaux. Brima Abdelkrim, l'une des victimes de la réaction autoritaire du P/APW, l'a implicitement rappelé par cette phrase significative : "Nous nous battons entre nous pour des motifs futiles et on cache généralement des choses, ce qui est inadmissible, alors que le développement durable aurait dû être notre principal souci collectif." À cet effet, il s'est insurgé contre ceux qui découragent les investisseurs, donnant l'exemple des zones d'extension touristique (ZET) d'Ichemoul, Hidoussa et Inoughissen. Interpellant aussi bien le wali que le P/APW et les membres de l'assemblée, Brima a suggéré la tenue d'une session extraordinaire à consacrer exclusivement aux dossiers dits "sensibles", entre autres les blocages dont se rend coupable la Conservation foncière. Cette dernière avait été sévèrement critiquée par le notaire de Batna et ex-président de la chambre régionale des notaires de l'Est, Me Allaoua Bouteghrar. Ce dernier avait jeté un pavé dans la mare : 8000 actes notariés auraient subi un blocage administratif injustifié au niveau des services de la Conservation foncière, et ce, durant plusieurs mois, voire plusieurs années. Il y a près de trois mois, des citoyens avaient effectué en groupe une descente sur le siège de la Conservation pour dénoncer justement le manque de sérieux qui caractérise la Conservation foncière (hypothèques) eu égard aux blocages insensés et inadmissibles. Evoquant le cas du Centre national d'histoire que l'Etat a dévolu en avril 2013 à l'université Hadj-Lakhdar de Batna, Brima l'a classé dans la case des points noirs du développement local ou "dossiers sensibles". La construction du centre dotée initialement d'une enveloppe de 70 milliards avec en sus l'autorisation de programme n'a pas encore été concrétisée sur le terrain. Et à Brima de s'interroger : "Se pourrait-il que ce projet soit rattrapé par la politique d'austérité ?" Son confrère Chérif Nezzer – avocat et ancien député FLN – a pour sa part résumé les attentes des populations de la wilaya en déclarant à l'adresse des autorités que les citoyens de Batna et des autres localités de la wilaya attendent beaucoup des "responsables compétents" de l'administration publique comme facteur décisif d'une réussite du développement local. Une allusion à peine voilée de la nécessité de disqualifier les médiocres. Enfin, Yacine Boubechiche – l'orateur vedette au sein de l'APW – a déploré l'énigmatique introduction et à une vaste échelle de "palmiers" dont certains, dira-t-il, risquent de tomber sur la tête des passants. Boubechiche a exigé qu'on cesse ces bricolages, gaspillages et autres massacres. En relevant au passage les affaissements de terrains au quartier de Bouzourane, cet élu critiqua les lamentations farfelues de certains entrepreneurs et suggérant que les marchés à caractère artistique devront être attribués à des artistes compétents et non à des entrepreneurs. L'autre élu de l'APW, Mekki Chetara, un ancien chef de daïra, s'est offusqué du fait que depuis cinq années les études techniques pour l'aménagement d'une "séguia" tardent à être livrées. ALI BENBELGACEM