Le torchon brûle entre 19 élus frondeurs de l'assemblée communale de Batna constituée de 33 membres et le P/APC. Opposants et partisans du P/APC se tirent dessus à boulets rouges. La session de l'APC de Batna programmée pour aujourd'hui, au siège de la mairie, apportera-t-elle la réponse à la question. “Quelle fin choisiront les élus de l'APC de Batna pour leur feuilleton de dissension ?” Depuis l'installation des commissions, il y a trois mois, 80 réunions, dont 36 au mois d'avril et 26 au mois de mai, n'ont pas permis aux élus de mettre fin à leur désaccord et de trouver un terrain d'entente pour s'occuper de la gestion de la commune et des intérêts de la population. Le feuilleton de dissension ne fait que perdurer. Le dernier épisode, celui de la désapprobation du budget complémentaire 2008 et des projets de constructions de deux groupes scolaires et de deux antennes administratives, a constitué un véritable clash et tout est sens dessus-dessous. Les 19 élus opposants sur les 33 de l'APC, ayant désapprouvé les points inscrits à l'ordre du jour de la session de l'APC, le budget de l'année 2008 et à l'inscription des projets de construction de groupes scolaires et de deux antennes, expliquent leur geste, en signe de protestation contre le blocage de la gestion de la commune et l'unilatéralisme de l'actuel président qui prend des décisions sans en référer à ses collègues de l'assemblée. En réaction à ces accusations, le P/APC sort de son silence et dans un point de presse tenu la semaine dernière, il endosse toute la responsabilité à ces détracteurs qu'ils accusent même ouvertement “de gens qui n'œuvrent pas dans l'intérêt de la commune”. Pour le blocage de la gestion de la commune, le P/APC se disculpe et l'explique par les factures impayées par l'ex-APC et le refus des entrepreneurs de leur accorder de nouveaux crédits. Pour l'unilatéralisme dans la gestion, le P/APC précise : “Pour les postes de responsabilité, je leur ai laissé le choix de désigner ceux qu'ils veulent, mis à part le poste d'administration et des finances, c'est moi qui ai désigné Djamel Leboukh, un homme qui jouit d'une grande expérience dans la fonction publique et en qui j'ai confiance parce que je ne veux pas aller en prison.” Et d'ajouter : “Ces gens veulent gérer la commune comme ils veulent ou foutre la pagaille. Tant que je serai président de l'Assemblée de la commune de Batna, je ne les laisserai pas faire.” Laissant exploser sa colère, le P/APC de Batna déclare : “Je ne suis pas un bon de commande.” Et d'ajouter : “Pour le moment, je n'ai signé aucun mandat.” Des déclarations du P/APC et des élus frondeurs, il ressort qu'un rapport de suspicion et de manque de confiance y règne et gangrène l'atmosphère de travail et de cohabitation. En fin de compte, les 33 élus arriveront-ils à dépasser leurs différends et œuvrer pour l'intérêt de la commune qui compte 306 676 âmes. La population croise les doigts. B. Boumaïla