ll Les quotidiens Liberté et El Watan ont été contraints d'augmenter leur prix de vente, qui passe de 20 à 30 DA l'exemplaire à partir du samedi 4 février 2017. Cette décision, qui n'a pas été prise de gaîté de cœur, a été rendue indispensable par la flambée des coûts de fabrication de nos journaux et par le souci d'assurer leur équilibre économique afin de garantir l'emploi et d'offrir aux lecteurs un produit de qualité. Cette décision est dictée par la forte baisse des chiffres d'affaires des deux quotidiens à la suite de l'effondrement de la publicité, de la diminution des tirages et de l'augmentation des charges globales. Essentielle pour la vie des journaux, la publicité est devenue aléatoire compte tenu de trois facteurs : la persistance du monopole de l'Etat sur la publicité publique et institutionnelle, les pressions politiques exercées sur les annonceurs publics et privés, et l'aggravation de la crise économique qui a raréfié les budgets publicitaires au niveau des entreprises et des administrations. Par ailleurs, les coûts de fabrication des journaux ont substantiellement augmenté du fait du renchérissement du coût du papier induit par la dévaluation du dinar. La tonne de papier est devenue nettement plus chère. En outre, la loi de finances 2017 pénalise lourdement les entreprises de presse. Alors que partout dans le monde, les médias bénéficient de taux réduits en matière de TVA en raison du rôle que joue la presse dans la vie démocratique des nations, chez nous, ces taux sont revus à la hausse. À la vente, le taux de TVA passe de 7% à 9% sur le journal et de 17% à 19% sur la publicité, en sus de la taxe de publicité destinée en principe au cinéma de 1%. Ajouté à cela l'institution d'une taxe spécifique de 10% sur la publicité des produits non fabriqués localement. Le taux global de taxes sur la publicité sera donc de 30%, ce qui découragera les annonceurs qui font confiance aux journaux.