Le CSME (Collectif de soutien aux micro-entreprises) de Bouira a organisé, vendredi après-midi, à la Maison de jeunes de M'chedallah (est de Bouira), une rencontre afin d'exprimer son mécontentement vis-à-vis des "pressions" émanant des autorités. Ainsi, une centaine de participants, tous de jeunes entrepreneurs ayant bénéficié des dispositifs Ansej, Angem ou Cnac, ont dénoncé la politique d'austérité mise en place par l'Etat, mais aussi "le harcèlement" dont ils se disent être victimes de la part de ces mêmes organismes. Pour Djamel Amraoui, président de ce collectif, uniquement pour la période 2015-2016, pas moins de 7500 jeunes se sont vu dresser des procès-verbaux de saisie. Selon le même intervenant, le chiffre total des entrepreneurs ayant des démêlés avec la justice avoisine les 25 000. "Nous sommes victimes d'une mauvaise politique de l'emploi", lancera-t-il d'emblée. S'agissant du fond du problème, les membres du CSME indiquent que contrairement à ce qui a été avancé par les autorités concernées, nombre d'entrepreneurs font l'objet de poursuites judiciaires. Pour eux, les différents dispositifs d'aide à l'emploi sont un "piège" où la majorité des jeunes s'est engouffrée et ils n'en peuvent sortir maintenant. "L'Etat a tenté d'acheter la paix sociale avec ces dispositifs. Nous avons certes notre part de responsabilité, mais pas l'entière responsabilité, car nous avons été dupés dès le départ", accusent-ils. D'autres jeunes entrepreneurs souligneront le fait que les pouvoirs publics font peser une véritable épée de Damoclès sur leurs têtes et dénoncent la politique des deux poids, deux mesures des autorités. "Nous avons été de simples chômeurs, nous nous sommes retrouvés des chômeurs endettés !", déclarent unanimement les mêmes membres du CSME. R. B.