Dès le début des années 2000, les médias et les citoyens algériens ont commencé à se demander où et comment sont placés les milliards de dollars des réserves financières du pays. Face à ces interrogations récurrentes, la Banque d'Algérie a réagi de façon sporadique en donnant quelques indications principales. On sait ainsi depuis 2011 que les réserves de change algériennes sont investies à 98% dans des obligations souveraines, c'est-à-dire en bons du Trésor émis par des Etats, et que seules 2% sont déposées dans des banques privées internationales (contre 20% au début des années 2000). La répartition des placements entre obligations américaines et européennes a également été précisée à la même époque. Au début des années 2000, la quasi-totalité des réserves en devises de l'Algérie étaient encore libellées en dollars. La Banque d'Algérie a progressivement diversifié les placements qui sont aujourd'hui à peu près à égalité en dollars et en euros (environ 45% pour chacune des 2 monnaies) ; le reste étant libellé en yen et en livre sterling. Cette répartition des réserves entre différents types de placements a connu une évolution supplémentaire en 2013 avec le prêt de 5 milliards de dollars accordé au FMI et libellé en Droits de tirage Spéciaux (DTS) de cette institution. Une faible rentabilité Une autre interrogation a rapidement concerné la rentabilité de ces placements. Selon la Banque d'Algérie, ils ont rapporté entre 3 et 4 milliards de dollars par an entre 2011 et 2014 après avoir atteint des pics de 5,1 milliards de dollars en 2009 et 4,6 milliards de dollars en 2010. La forte réduction du stock des réserves depuis 2 ans a vraisemblablement ramené ces rendements annuels sous la barre des 2 milliards de dollars bien que les chiffres officiels pour 2015 et 2016 ne soient pas encore disponibles. Ces revenus correspondent à une rentabilité qui a varié au cours des dernières années entre 2 et 3 % dans un contexte de réduction des taux d'intérêt internationaux depuis le début des années 2010 ; soit un taux réel très faible si on prend en compte l'inflation et les divers frais d'investissements. Une gestion "prudente et qui minimise les risques" Le dispositif mis en place dès le début des années 2000 s'inscrit dans une logique de "prudence" souvent évoquée par les responsables économiques algériens.