Les étudiants en médecine dentaire de la faculté de médecine d'Oran poursuivent et maintiennent leur grève, entamée il y a de cela un mois et demi. En effet, hier matin, une nouvelle action de protestation a été organisé à Oran au sein de l'établissement universitaire avec la participation de la majorité des étudiants de cette spécialité. Une situation qui est en fait une réponse au Premier ministre qui, à l'évidence, n'est pas parvenu à convaincre les étudiants. À Oran, les étudiants de médecine dentaire font partie de la coordination nationale et, de ce fait, ce sont leurs délégués qui nous ont expliqué les raisons de la poursuite de la grève. "Nous avons été reçus par Sellal avec les délégués des étudiants en pharmacie, aussi en grève, mais il ne nous a pas convaincu. D'abord, notre principale revendication de passer à l'échelon 16 nous a été refusée, ensuite, il n'y a aucun engagement écrit pour ce qui est des autres points de notre plateforme de revendications." Du coup, les étudiants font désormais preuve de défiance vis-à-vis des autorités et dénoncent le pourrissement et les pressions exercées contre eux. Mais c'est la dévalorisation de leur diplôme, "Docteur en médecine dentaire", qu'ils n'acceptent pas, comme ils nous l'expliquent : "Au niveau de l'enseignement supérieur et du Premier ministère, on essaye de donner à notre doctorat de médecine dentaire le niveau et le qualificatif d'un simple rapport de stage, une valeur quantitative et non qualitative, alors que c'est une thèse que nous préparons avec tout ce que cela implique. Un rapport de stage, c'est juste 3 mois de travail, et tout cela pour pouvoir justifier que l'échelon 14 est seulement ce à quoi nous aurons droit réglementairement." Plus loin, certains d'entre eux expliquent, encore, la menace brandie contre eux, à savoir l'année blanche : "Nous ne sommes qu'à un mois et demi de grève et en plus, il y a des conditions pour décréter une année blanche. Nous, on ne cherche pas ça, nous voulons nos droits et nous interpellons les plus hautes instances du pays pour régler notre problème." Pour rappel, dans la plateforme de revendications des étudiants de médecine dentaire, quelque peu différente de celle des étudiants en pharmacie, il est question de l'accession à l'échelon 16 (bac + 6), de la reconnaissance du mémoire de fin d'étude comme condition à la délivrance du diplôme en médecine dentaire, de l'augmentation du nombre de postes de résidanat, de l'ouverture de nouvelles spécialités en résidanat et de bien d'autres points en suspens. À Tizi Ouzou également, les étudiants en chirurgie dentaire ont organisé un mouvement de protestation pour les mêmes revendications. Les représentants des étudiants regrettent que "la délégation reçue par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, comme promis dans son twitter, n'a, en fait, rien apporté de plus à nos revendications. Le ministre avait reçu seulement un délégué des étudiants d'Alger, alors que les deux autres, censés être nos représentants et qui ont participé à la rencontre ne sont même pas connus par nos propres délégués. Ils ont été invités de manière inexpliquée. Nos véritables représentants ont été malheureusement empêchés d'accéder au Palais du gouvernement sous prétexte qu'ils n'étaient pas invités !". Il est à souligner que dans une réunion organisée samedi à la faculté de médecine de l'université, la coordination des étudiants a décidé d'instaurer un règlement intérieur de la coordination nationale des étudiants en médecine dentaire. C'est là une démarche qui vise, selon eux, à mieux évaluer le travail de la coordination et à bien synchroniser les actions de protestation. À l'issue de la réunion, ils ont décidé également de réviser leur plateforme de revendications, qui sera transmise prochainement au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. D. LOUKIL/K. Tighilt