Ces étudiants revendiquent "l'augmentation du nombre de postes de résidanat, le recrutement des jeunes docteurs en pharmacie dans l'industrie pharmaceutique, ainsi que la promotion de l'échelon du docteur en pharmacie de la catégorie 13 à la 16." Après presque trois mois de grève, à l'échelle nationale, les étudiants en pharmacie de la faculté de médecine d'Oran ont organisé, hier matin, une marche de protestation ayant rassemblée quelque 1 000 participants. Munis de banderoles et de pancartes, les protestataires ont pris comme point de départ l'esplanade située face à la direction de la Cnas, pour se diriger vers le siège de la wilaya d'Oran. Les slogans repris en chœur en disaient long sur l'état d'esprit des étudiants. "SOS pharmacie en détresse", "Tous solidaires, pas de pas en arrière" ou encore "Honte, honte, ministère sans pouvoir". C'est parfaitement encadrés par un dispositif policier que les étudiants ont marché avec comme consigne de ne pas perturber la circulation routière. D'ailleurs sur le passage des étudiants, quelques automobilistes klaxonnaient en guise de soutien. Les représentants des grévistes nous ont signalé que rien n'allait entraver leur détermination. "Nous avons été reçus au ministère de l'Enseignement supérieur mais le PV final ne reprenait nullement ce que nous avons dit et demandé. Quant au ministre de la Santé, il ne veut rien savoir", nous ont-ils expliqué, ajoutant qu'aucun examen ne s'est déroulé jusqu'ici. Pour rappel, ces étudiants se mobilisent ainsi pour une plateforme de revendications prévoyant notamment "une augmentation du nombre de postes de résidanat dans différentes spécialités, de favoriser le recrutement des jeunes docteurs en pharmacie dans l'industrie pharmaceutique, ainsi que, et non des moindres, la promotion de l'échelon du docteur en pharmacie justifiant une durée de 6 ans de formation de la catégorie 13 à la 16 et la création de formations spécialisées". Poursuivant leur progression dans le calme, les protestataires se sont rassemblés devant le siège de la wilaya où une forte présence policière les attendait d'autant que d'autres contestataires, des demandeurs de logements sociaux, les avaient précédés. Des discussions devaient avoir lieu pour obtenir une audience auprès du wali d'Oran pour lui transmettre leur plateforme de revendications. Par ailleurs, à Bouira, les étudiants en génie-biomédical de 2e et 3e année, master 1 et master 2, de l'université Akli-Mohand Oulhadj, sont toujours en grève. Le motif ? Les 150 étudiants, qui boudent les amphithéâtres depuis 6 jours, demandent la reconnaissance officielle des diplômes délivrés par leur département. "Nos diplômes ne sont pas reconnus par la Fonction publique", affirment les étudiants grévistes. Pour les responsables du département, les demandes de mise en conformité des diplômes en question ont été accomplies, sauf qu'il n'y a pas eu de suite jusqu'à présent. "Nous ne pouvons pas enseigner avec nos diplômes du moment que cette spécialité n'est pas reconnue par la Fonction publique. Il en est de même pour ce qui est des concours de recrutement dans le secteur de la santé", a témoigné un étudiant diplômé, qui a eu à vivre cette situation. Pour faire entendre leur voix, les étudiants recourent à la grève, qui est, selon eux, le seul moyen de faire aboutir leur revendication et la mention de leur diplôme dans le relevé des concours de recrutement. D. LOUKIL/F. Haddouche