Le document portant évaluation de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) sera validé en mars prochain à Bruxelles, à l'issue d'une rencontre de haut niveau entre les deux parties, a indiqué, hier, à Alger, le directeur de la coopération avec l'UE auprès du ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani, cité par l'Aps. Cette réunion, qui sera présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, permettra, en effet, de signer "un document de référence qui contient des lignes directrices", un travail qui "a été finalisé par des experts et des hauts fonctionnaires" des deux côtés. Ali Mokrani, qui s'exprimait en marge d'un séminaire de présentation du programme d'appui à la diversification de l'économie pour le secteur de la pêche, Divico2, a tenu à préciser que cette évaluation n'était pas pour remettre en cause le principe de l'Accord d'association, mais plutôt pour "permettre aux deux partenaires de centrer leurs relations durant les prochaines années". Aussi, a-t-il ajouté, dans le but d'apporter "un rééquilibrage des intérêts économiques, notamment sur la diversification de l'économie algérienne". Ali Mokrani a d'ailleurs beaucoup insisté sur la question de la diversification de l'économie, "un enjeu pour l'Algérie et pour les relations bilatérales", soulignant au passage que "le gouvernement est pleinement engagé, dans le cadre du nouveau modèle de croissance, à sortir de la dépendance aux hydrocarbures". Et même s'il reconnaît que "l'énergie restera un secteur-clé entre l'Algérie et l'UE", les deux partenaires peuvent, a-t-il souhaité, "diversifier l'offre énergétique avec le développement des énergies renouvelables, et ce, dans le cadre du dialogue de haut niveau instauré entre les deux parties". Une réunion devra, d'ailleurs, bientôt se tenir à cet effet, a-t-il fait savoir. Le même responsable a évoqué les secteurs de "la pêche, de la technologie, des ressources humaines, de l'industrie et de l'agriculture (qui) font partie des grands axes" sur lesquels les deux partenaires veulent travailler ensemble durant "les cinq à dix prochaines années". Pour rappel, l'Accord d'association visait à "promouvoir les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'Europe et développer les investissements européens en Algérie". Or, une évaluation faite en 2015 a démontré que depuis l'entrée en vigueur de cet accord, en 2005, "le cumul des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE n'a même pas atteint les 14 milliards de dollars sur les dix années, alors que les importations algériennes auprès de l'UE se sont chiffrées à 220 milliards de dollars durant la même période, soit une moyenne de 22 milliards de dollars par an". M. M./APS