Le chef du Conseil présidentiel libyen, Fayez As-Sarraj, et le maréchal Khalifa Haftar ont réalisé lors de leur rencontre lundi une avancée inattendue au Caire, qui ouvre la voie à une sortie de crise. Le maréchal Khalifa Haftar a fini par accepter de rencontrer le président du Conseil présidentiel libyen, Fayez As-Sarraj. L'entrevue, qui a eu lieu lundi dans la capitale égyptienne Le Caire, a permis une avancée inattendue, ouvrant ainsi la porte à un dénouement heureux de la crise libyenne, qui a bouclé hier six ans. D'après l'agence de presse italienne Aki, les deux hommes ont convenu de la réorganisation du Conseil présidentiel et la mise en place d'un conseil militaire que présidera le maréchal Haftar. Selon une source, qui a refusé de divulguer son identité, "en principe, il a été décidé de revoir la composante du Conseil présidentiel sous la direction de Fayez As-Sarraj avec deux vice-présidents de l'est et du sud du pays". Il s'agirait de l'actuel vice-président Fethi al-Medjbari et du député du Parlement représentant le Sud, Abdelmadjid Seif An-Nasr. La même source souligne que l'accord prévoit "la formation d'un gouvernement restreint de crise présidé par Fayez As-Sarraj" et "la constitution d'un conseil militaire qui regroupera toutes les factions militaires existantes dans les deux zones est et ouest, y compris les milices de la ville de Misrata". Selon l'agence adniki.net, qui cite une source bien informée, la rencontre entre Haftar et As-Sarraj au Caire a été rendue possible grâce à une "initiative égyptienne pour rapprocher les positions des deux hommes". Il y a lieu de signaler la présence surprise à ce rendez-vous d'Aguila Salah, le président du Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale jusqu'à la création du Conseil présidentiel de Fayez As-Sarraj. L'information a été confirmée par le site d'information libyen Bawabat Ifriqiya al-Ikhbariya. Ceci étant, le puissant maréchal rejetait jusque-là toutes les tentatives, notamment occidentales, qui avaient pour but de rendre possible cette rencontre avec le chef du Conseil présidentiel. Mais Haftar, qui avait déclaré au début du mois courant au Journal du Dimanche (JDD) que "c'est aux Libyens de décider ce qui est bon pour eux", semble être passé à l'acte. "Nous, ce que nous souhaitons, c'est voir la lumière au bout du tunnel. C'est aux Libyens de décider ce qui est bon pour eux. La communauté internationale ne devrait que soutenir nos décisions. Alors, nous serons très heureux", avait-il particulièrement souligné. Cet avis laisse penser que le maréchal a rallié la position algérienne, qui a toujours insisté sur le fait que l'objectif est de "rapprocher les points de vues des parties libyennes et promouvoir la solution politique en dehors de toute ingérence extérieure". Le résultat ayant sanctionné cette rencontre au Caire entre Haftar et As-Sarraj conforte la démarche algérienne pour le règlement de la crise dans laquelle est plongée la Libye depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi, tué en octobre 2011. Merzak Tigrine