Les terres en jachère constituent un potentiel énorme qui n'est pas mis à contribution dans la production agricole. Les terres en jachère occupent plus de 40% des terres arables en Algérie alors qu'elles ne représentent que moins de 7% dans les pays voisins et à peine 3% dans les pays européens, elles constituent un potentiel énorme qui n'est pas mis à contribution dans la production agricole. La jachère représente à peu près le même taux dans la wilaya de Médéa, soit l'équivalent de 143 000 ha qui sont chaque année laissés au repos et donc non exploités pour satisfaire les besoins du secteur agricole. Un programme prévoyant la résorption de la jachère, s'étalant de 2016 à 2021, a été mis en place afin d'arriver à soustraire l'équivalent de 5 000 ha par an qui seront destinés au développement des légumineuses alimentaires (lentilles, pois chiches) et aux fourrages (luzerne...), dira M. Bennaoui, directeur des services agricoles de la wilaya de Médéa. C'est à ce titre que ses services ont organisé, hier, une journée technique sur la résorption de la jachère et l'extension de la surface agricole utile (SAU) au Centre de formation et de vulgarisation agricole de Médéa (CFVA), en présence du wali, Mostéfa Layadi, du P/APW, des responsables des offices professionnels, des représentants des filières céréalières et fourragères et des fermes pilotes, des fellahs et des éleveurs. L'expérience menée en matière de résorption de la jachère dans les zones arides de Menéa et Hassi-Messaoud, dans le cadre de la concession, a été exposée par Saïd Abizar, expert en cultures fourragères, en collaboration avec un partenaire turc, Ozbac Ishak. Le développement des légumineuses a un effet bénéfique sur l'enrichissement des terres en engrais organiques grâce à leur apport en azote et peu consommatrices d'eau, d'une part, et sur l'augmentation de la production de céréales et légumes secs importés qui obèrent lourdement la facture alimentaire du pays, de l'autre, est-il expliqué. Pour la mise en œuvre du programme, la Direction des services agricoles a prévu de mettre en place les conditions d'encadrement et d'accompagnement des fellahs dans tout le processus de production, de collecte, de transport et d'écoulement de leur production, précisera encore le DSA. Aussi, la production fourragère, qui sera étendue à l'ensemble des zones agricoles, permettra de réduire progressivement les besoins en aliments du bétail pour le cheptel de la wilaya qui sont estimés à 5,6 millions de quintaux, alors que les disponibilités actuelles de la wilaya ne dépassent guère 32%, est-il encore indiqué. M. EL BEY