Les experts des trois pays du Maghreb, l'Algérie, la Mauritanie et le Maroc ont adopté un plan d'action permanent de surveillance de cette menace permanent venant des pays du Sahel. La lutte antiacridienne au Maghreb a été au menu d'une importante réunion des experts algériens, mauritaniens et marocains qui s'est achevée avant-hier à l'hôtel Mouflon d'Or à Alger. Couronné par la rencontre des ministres de l'Agriculture des trois pays, ce regroupement des techniciens a “enfanté” un plan d'intervention permanent. Les participants, réunis trois jours durant, ont élaboré un plan opérationnel de surveillance et de lutte antiacridienne dans la région, faisant ressortir notamment les périodes et les zones d'intervention ainsi que les moyens à mobiliser en commun. “L'objectif principal de ce plan est de juguler l'actuelle invasion dans les pays du Maghreb”, ont affirmé les experts à leur sortie de l'ultime séance de travail. Le plan de travail à moyen terme accorde une large place à l'action préventive dans la lutte contre le fléau acridien, a-t-on noté à la lecture du procès-verbal de la rencontre. “Il s'agit d'éviter le développement des populations acridiennes susceptibles de générer des situations de recrudescence”, a expliqué un expert marocain à l'APS. Aussi, le plan suggère l'intensification de la surveillance au niveau des zones frontalières algéro-marocaines où les techniciens ont eu à traiter une surface de 11 millions d'hectares. Côté algérien, l'action portera sur les wilayas de Béchar, de Naâma et de Tlemcen et côté marocain, au niveau des provinces d'Errachidia, d'Oujda et de Taza. Le dispositif mis en place permet de traiter éventuellement 500 000 ha/mois par le Maroc et 500 000 ha/mois par l'Algérie, avec pour “objectif une intervention précoce contre les infestations potentiellement dangereuses”, ont expliqué les experts. Par ailleurs, il a été convenu que des équipes de surveillance algériennes et marocaines interviennent dès le mois de juillet 2005, en Mauritanie. En fonction de l'évolution de la situation acridienne, les interventions pourraient être étendues à la période de reproduction hiverno-printanière 2005-2006, lit-on dans le rapport final de la rencontre. Dans l'éventualité d'une aggravation de la situation acridienne, des moyens complémentaires peuvent être mobilisés par l'Algérie (6 000 ha/jour) par voie terrestre et le Maroc (6 000 ha/j) par voie aérienne. En outre, il a été convenu au cours de la rencontre d'Alger, de soutenir les actions de lutte antiacridienne dans les autres pays du Sahel (Mali, Niger, Sénégal et Tchad) à leur demande, en fonction de l'évolution de la situation. R. N.