Ils ont élaboré un plan opérationnel de surveillance et de lutte antiacridienne dans la région. Les experts maghrébins de la lutte antiacridienne ont adopté, avant-hier à Alger, un plan d'intervention dans la région. Cela intervient à l'issue de la rencontre tripartite de trois jours, ayant regroupé les experts en lutte antiacridienne des trois pays maghrébins : l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie. Ainsi, les participants à cette réunion, qui s'est déroulée, du 19 au 21 du mois en cours, au Mouflon d'Or, ont élaboré un plan opérationnel de surveillance et de lutte antiacridienne dans la région. Ils ont mis en relief, notamment, les périodes et les zones d'intervention ainsi que les moyens à mobiliser en commun. En ce sens, le plan de travail adopté suggère l'intensification et la surveillance au niveau des zones frontalières algéro-marocaines au printemps 2005 et l'intervention précoce en Algérie, en Mauritanie et dans les autres pays du sahel (Mali, Niger, Sénégal et Tchad) contre les infestations acridiennes. Il convient de souligner que les régions les plus touchées, en Algérie, par ce fléau dévastateur sont celles de l'ouest et du sud-ouest. Donc, toujours selon la stratégie adoptée à l'issue de la rencontre d'Alger, l'action portera sur les wilayas de Béchar, Tlemcen et Naâma. Du côté marocain, les régions de l'est sont les plus infestées. Les provinces d'Errachidia, Oujda et Taza sont sérieusement menacées par l'invasion acridienne. «L'objectif principal de ce plan est de juguler l'actuelle invasion dans les pays du Maghreb», ont affirmé les experts ayant pris part à la réunion d'Alger. En outre, ce plan de travail à moyen terme accorde une large place à l'action préventive dans la lutte contre le fléau acridien. Cependant, des moyens colossaux doivent être dégagés pour venir à bout de ce phénomène qui a fait des ravages, notamment en Mauritanie. Ce pays a d'ailleurs connu, en automne dernier, l'une des saisons les plus catastrophiques de son histoire. Plusieurs centaines d'hectares ont été infestés par les criquets pèlerins. Et en dépit des aides que ce pays a reçues, soit de l'Algérie ou du Maroc, la Mauritanie n'a pas pu y mettre un terme. A cet effet, les participants ont identifié toutes les composantes nécessaires à l'intervention d'une cinquantaine d'équipes de prospection et de lutte. D'autre part, selon les experts, le dispositif mis en place permet de traiter pas moins d'un million d'hectares par mois, dont la moitié (500.000 ha) sera traitée par l'Algérie et l'autre moitié par le Maroc. Par ailleurs, il a été convenu que des équipes de surveillance algériennes et marocaines interviendront, dès le mois de juillet 2005, en Mauritanie. En fonction de l'évolution de la situation acridienne, les interventions pourraient être étendues à la période de reproduction hiverno-printanière 2005-2006, lit-on dans le rapport final de la rencontre. Dans l'éventualité d'une aggravation de la situation acridienne, des moyens complémentaires peuvent être mobilisés par l'Algérie (6000 ha/jour) par voie terrestre et le Maroc (6000 ha/j) par voie aérienne. Par ailleurs, il a été convenu au cours de la rencontre d'Alger, de soutenir les actions de lutte antiacridienne dans les autres pays du Sahel à leur demande, en fonction de l'évolution de la situation.