La commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région de l'Afrique occidentale (CLCPRO, organisme de la FAO) ainsi que des experts des pays du Maghreb se sont réunis, jeudi à Nouakchott, pour discuter de la lutte contre l'invasion acridienne qui touche notamment la Mauritanie. Outre les experts de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), des représentants des pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Mauritanie, Libye et Tunisie, membres de CLCPRO), prennent part à cette réunion qui va se poursuivre jusqu'à dimanche prochain, selon l'Agence mauritanienne d'information (AMI).Cette réunion démontre "l'intérêt commun et la solidarité que partagent nos pays pour la lutte contre ce fléau dévastateur de nos ressources agropastorales", a déclaré le secrétaire général du ministère mauritanien du Développement rural, Ali Fall, lors des travaux. "La Mauritanie constitue un habitat permanent de ce fléau (acridien) et un carrefour entre le Sahel et le Maghreb", a-t-il poursuivi. La situation des criquets pèlerins en Mauritanie se caractérise par la présence de "population (acridienne) à tous les stades de développement", selon des experts mauritaniens. La situation touche particulièrement le nord du pays, limitrophe du Maroc, mais aussi l'est, le sud-est et le centre. Selon l'ONU, l'invasion de criquets pèlerins qui touche la Mauritanie depuis cet été, et s'est propagée au Maroc et au Sahara occidental, pourrait s'étendre au reste de la région en cas de fortes pluies. Des opérations de lutte terrestre sont en cours contre une infestation de criquets pèlerins en Mauritanie. Les foyers devraient être éliminés d'ici début décembre, à condition que de fortes pluies ne viennent pas modifier la situation, selon la FAO. En tout, dix-sept équipes du Centre antiacridien national de Mauritanie sont en train d'effectuer des opérations de prospection et de lutte contre les criquets en reproduction dans l'ouest du pays, où une grave infestation s'est développée. L'infestation est de moindre envergure que celle de 2003 qui avait donné lieu à une invasion régionale en 2004-05. Aucune pluie significative n'est tombée ce mois-ci et la végétation commence à se dessécher. Tous les pays de la région sont beaucoup mieux préparés qu'en 2003 et disposent des ressources suffisantes pour maîtriser la situation. Même s'il n'y a pas de menace immédiate, d'autres pays de la région sont prêts à intervenir pour venir en aide à la Mauritanie si nécessaire. Le Maroc a mobilisé des équipes de prospection et deux aéronefs, au cas où des ailés arrivent de Mauritanie. Jusqu'à présent, les conditions écologiques restent sèches dans le sud du Maroc et aucune infestation acridienne significative n'est signalée. Si des pluies anormalement abondantes et généralisées tombent au cours des 6 prochaines semaines, de petits essaims pourraient se former début décembre dans la zone infestée. Ils pourraient alors se diriger vers le nord de la Mauritanie et le sud du Maroc et se reproduire durant l'hiver. Cela pourrait entraîner de nouvelles migrations et une reproduction au printemps jusque dans les Monts Atlas au Maroc et en Algérie. Cette probabilité est toutefois faible et la FAO et ses partenaires suivront de près l'évolution de la situation. La FAO a pris plusieurs mesures de précaution au cas où la situation acridienne venait à dégénérer. En ce qui concerne l'Algérie, un dispositif national d'intervention, assuré par des équipes de surveillance et de traitement de l'Institut national de la protection des végétaux (INPV), est opérationnel et n'a jamais été levé depuis la dernière invasion acridienne enregistrée en 2004-2005. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa a indiqué récemment que ce dispositif "est permanent et les équipes algériennes sont intervenus pour aider les pays voisins, à travers des opérations de prévention dans les périmètres non encore touchés". Dalila T.