Des experts algériens, marocains et mauritaniens se sont réunis hier à l'hôtel Mouflon d'or pour établir un plan régional de surveillance et de lutte préventive antiacridienne pour les phases printanière et estivale. Le dispositif sera ensuite soumis aux ministres de l'Agriculture des pays concernés dans une rencontre, dont la date n'a pas été communiquée, mais qui devrait avoir lieu avant juillet, selon le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Abdeslam Chelghoum. Le dispositif pourrait également être présenté en marge du sommet arabe aux chefs d'Etat de ces pays. Une information qui reste toutefois à confirmer. La réunion d'hier, organisée à une échelle régionale, a été décidée après avoir constaté que les pays en question sont les plus touchés par ce phénomène. Ainsi, sur les 13 millions d'hectares infestés depuis octobre 2003, environ 10 millions d'hectares se trouvent en Algérie et au Maroc. Ces pays vont donc combiner leurs moyens pour plus d'efficacité sous la houlette de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO). Plusieurs équipes partiront des pays du Maghreb vers le Sahel pour une lutte préventive dans le but d'amortir l'invasion vers l'Afrique du Nord en provenance de cette région. L'Algérie œuvre pour la mise en place d'un dispositif de lutte permanent avec la contribution de l'ensemble des pays où ce phénomène, qui menace les économies agricoles, est récurrent. Pour ce qui est de la communauté internationale, les experts estiment qu'à ce stade une assistance technique et scientifique pour trouver une solution durable contre ce fléau serait plus bénéfique qu'une aide financière. D'autant plus que la recherche dans le domaine coûterait infiniment moins cher que le montant dépensé dans la lutte. L'Algérie a débloqué quelque 25 milliards de dinars, dont 17 milliards ont été consommés dans le cadre de la lutte antiacridienne depuis le début de l'invasion fin 2003. En Mauritanie, les dégâts ont été tels que ce pays a lancé un appel à l'aide alimentaire. Cette situation aurait été évitée si des recherches approfondies menées par des spécialistes avaient été effectuées, soutiennent les experts. Mais force est de constater que la communauté scientifique internationale ne se penche pas beaucoup sur la question.