Les critiques qui entourent le déroulement du prochain scrutin, sur lequel planent des soupçons de fraude, selon certains partis, et les interrogations soulevées par certains sur les motivations de l'opposition à y prendre part ne semblent pas incommoder outre mesure le FFS. Le parti du défunt Hocine Aït Ahmed laisse entendre, de nouveau, que sa participation, décidée à l'unanimité par le conseil national, est "mûrement réfléchie", qu'elle procède d'un "constat lucide" de la situation et participe d'une démarche stratégique du parti. "Nous sommes parfaitement conscients des conditions de déroulement de ces élections. Et nous n'avons pas de leçons à recevoir sur ça. Comme nous avions exprimé des réserves, nous les maintenons toujours. La transparence et l'honnêteté des élections ne s'accomplissent pas par des mesures techniques et des pratiques de pure forme, mais à travers la dynamisation de l'action politique et démocratique", a insisté hier le premier secrétaire du parti, Abdelmalek Bouchafa, lors d'une allocution à l'ouverture des travaux du congrès fédéral de la wilaya d'Alger. Selon lui, le parti est dans "une parfaite connaissance" que le "feuilleton de la fraude" va se poursuivre. "Nous savons parfaitement que le feuilleton de la fraude, de l'achat des consciences, des harcèlements, des entraves, de l'argent sale et autres comportements à l'encontre de la démocratie vont se poursuivre", dit-il. Mais à ses yeux, la plus grande fraude réside plutôt dans cette entreprise, dans laquelle excelle le pouvoir, d'éloigner les citoyens de la pratique politique. "La vraie fraude, c'est l'éloignement des citoyens de la pratique politique noble ; c'est de les pousser à ne plus croire à la chose politique. Le pouvoir exécute ce plan avec un professionnalisme sans pareil pour imposer sa domination sur la carte politique", soutient Bouchafa. Rappelant que l'opération électorale n'est que "l'aboutissement" de la pratique démocratique, le premier secrétaire du FFS soutient que le parti va s'engager dans la bataille "pour gagner le plus grand nombre de sièges possible", non sans ajouter, dans une allusion à ses détracteurs et aux dissidents, que "la campagne électorale du FFS sera une réponse ferme aux novices et à ceux qui sèment le doute, et la confirmation de notre attachement à nos principes fondamentaux et aux objectifs constitutifs tracés par notre défunt leader Hocine Aït Ahmed". "Ce rendez-vous sera une étape pour mobiliser les citoyens et les forces éprises du changement autour de notre projet visant à sauver l'Algérie, et non pas le régime, et sauvegarder l'unité du pays (...)", souligne Bouchafa. Interrogé en marge du congrès qui aura à élire le nouveau fédéral d'Alger, le premier secrétaire du FFS n'a pas exclu une éventuelle candidature "si le parti venait à le lui demander". K. K.