La fédération d'Alger du Front des forces socialistes (FFS) a tenu hier le congrès électif de sa nouvelle instance dirigeante. Une étape importante dans la vie de cette fédération et du parti en ces jours de préparation des élections législatives. Le FFS a été classé lors des élections de 2012 comme deuxième force politique à Alger et table aujourd'hui à devenir la première. «Nous devons veiller à ce que la marge d'erreur soit réduite et nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de nous tromper», avertit Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du FFS à l'ouverture des travaux de ce congrès. «La réussite de votre congrès sera fondamentale et permettra de consolider notre organisation… Vous étiez la deuxième force en 2012, il faut travailler aujourd'hui pour être la première», lance le même responsable pour souligner l'importance de gagner la bataille électorale à Alger où le parti arrive à mieux parer aux différentes entraves administratives. Des entraves qu'il rencontre à l'intérieur du pays, dira Laskri, du fait des dispositions iniques de la nouvelle loi électorale. Le FFS, par la voix de son premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa, accuse d'ailleurs l'administration «de faire œuvre d'entraves bureaucratiques pour neutraliser le FFS à l'intérieur du pays et freiner son expansion à l'échelle nationale». Même si «le printemps qui s'annonce n'apportera pas le changement», indique Laskri, «l'implication de toutes les catégories sociales et les forces politiques pour rendre le changement démocratique inéluctable» est nécessaire. C'est en cela que la reconstruction du consensus national s'avère une issue de survie pour le pays, affirment les responsables du plus vieux parti de l'opposition. «Nous invitons tout le monde à faire preuve de courage de s'asseoir à la table du dialogue…Cessons de sacrifier l'intérêt suprême du pays pour de vils intérêts personnels… L'histoire ne pardonne pas et le changement est inéluctable, à nous de choisir de le rendre positif pour un avenir meilleur, ou bien négatif et prendre le risque d'aller vers l'inconnu», souligne Bouchafa. La participation aux élections législatives permettra au parti de récolter des sièges, mais sera aussi une tribune pour présenter et mobiliser les Algériens autour du projet de reconstruction du consensus national cher au FFS. «Ce sera une occasion pour nous de semer l'espoir… Notre discours sera différent de ce que distille la scène politique comme messages de démobilisation… Notre discours émanera du cœur et parlera aux consciences», ajoute Bouchafa en avertissant que la campagne portera une réponse cinglante aux semeurs de doute et autres adversaires que la cohésion au sein du FFS dérange. «Nous sommes conscients de la situation dans laquelle se préparent ces élections et nous n'avons pas de leçons à recevoir, nous n'avons jamais cessé d'exprimer nos réserves là-dessus… Nous savons que le feuilleton de la fraude continuera avec son lot de marchandage des voix, de harcèlement et d'entraves pour empêcher de réelles élections démocratiques, mais nous continuons aussi à croire que la plus grande fraude est celle d'éloigner les citoyens de la pratique politique et de les faire douter du politique. C'est l'œuvre pour laquelle le pouvoir a mis toute son expertise afin de manipuler et contrôler à sa guise la carte politique», indique le premier secrétaire du FFS, en notant que les élections n'ont jamais été la démocratie, mais juste une étape d'un processus dont toutes les étapes doivent être respectées et garanties. Le FFS, dit-il encore, considère que la situation de statu quo que vit le pays n'est que le signe d'une absence totale de volonté d'aller vers de réelles réformes.