Que se passe-t-il au FFS pour que le parti devienne ainsi indifférent face aux évènements que connaît la scène politique, du moins les plus sensibles ? Le parti cher au défunt Hocine Aït Ahmed est quasiment absent, pour ne pas dire défaillant de la chose politique qui concerne le citoyen. Bien que nos partis politiques, qu'ils soient de l'opposition ou du pouvoir, se trouvent dans la même situation depuis le début du ramadhan, il n'en demeure pas moins que le FFS, lui, s'est réduit en mode «silencieux» depuis plus d'un mois. Ce silence serait passé inaperçu s'il n'y avait pas d'évènements qui supposaient ne serait-ce qu'une réaction de ses instances dirigeantes. Hélas, ni le scandale de fuite massive de sujets au baccalauréat, ni le remaniement partiel du gouvernement, encore moins les projets qu'il avait adoptés, celui relatif à la Haute instance de surveillance des élections et celui portant obligation de réserve aux ancien militaires, pour ne citer que ceux-là, ne l'ont fait sortir de son gouffre. Dernière sortie en date, le 14 mai dernier. Mohamed Nebbou, alors premier secrétaire national du parti, intervient au congrès fédéral de la wilaya de Sidi Bel Abbès. Dans son discours d'ouverture, le numéro 1 du FFS lança les messages d'un parti qui a toujours «favorisé le dialogue, les solutions politiques». Une «offre» qui est restée sans suite jusqu'à présent, et dont l'espoir d'aboutir a jeté le parti dans un silence sans précédent. Le 20 mai, et au moment où l'affaire El-Khabar occupait l'actualité, le FFS qui tient son conseil national ne prendra pas position. «Le privé a le droit d'exister et d'apporter sa contribution, mais il ne constitue pas une alternative à lui tout seul», s'est-il contenté de dire dans sa résolution politique. Le jour même, le parti aura un nouveau premier secrétaire national. Abdelmalek Bouchafa en l'occurrence n'a pas fait entendre sa voix. Virage Fin mai et début du mois en cours, la scène nationale s'emballe avec le scandale de fraude massive au baccalauréat. Toute la classe politique s'empare de l'évènement. Le FFS, quant à lui, reste muet. Le même comportement est adopté au lendemain d'un Conseil des ministres présidé par Abdelaziz Bouteflika et qui a adopté des projets importants. D'abord la Haute instance de surveillance des élections, rejetée telle que présentée par l'ensemble des partis de l'opposition. Mais, là aussi, le FFS prend la posture d'un parti non concerné. Les deux projets de loi, imposant «le silence» aux militaires et officiers en retraite, ne le feront pas sortir de son mutisme intriguant. Ceci au moment où même les partis du pouvoir ont pris position. Ni le remaniement de l'Exécutif, ni la décision du gouvernement, lors de la tripartite, portant suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge ne pousseront, au moins, le FFS à… pondre un communiqué. Curieux ! Il faut dire que depuis sa participation aux législatives de 2012 et la tenue de son cinquième congrès en 2013, le FFS, que l'on continue d'appeler par tradition «le plus vieux parti d'opposition», a fait un grand virage. Il n'a désormais qu'un seul discours : le consensus. Un projet voué à l'échec après que le pouvoir lui a tendu la main, avant qu'il ne fasse marche arrière, renvoyant sa concrétisation aux calendes grecques. Mais qu'est-ce qui pourrait donc secouer le FFS de l'après-Aït Ahmed ?