Résumé : Farid récupère Lamia. Elle venait de terminer sa séance de rééducation et semblait exténuée. Il lui propose une promenade sur la plage pour se prélasser. Elle accepte, mais doit tout d'abord prendre un café. L'air était assez chaud, et Lamia baisse la vitre de sa portière. - Tu veux que je mette la clim ? - Non. Pas après une séance de rééducation comme celle que je viens d'avoir. J'ai tellement transpiré que j'ai cru étouffer. - Tu fais combien de séances par semaine ? - Deux. Trois parfois. Tout dépend de la réaction de mes muscles. J'ai une jambe plus courte que l'autre, et ma hanche me fait atrocement souffrir. Les médecins ne peuvent plus rien pour moi et me recommandent tous des séances de rééducation régulières afin de ramollir mes tendons. Farid lui prend la main. - Ne pense plus ça. Tu es avec moi, et tu dois oublier tes déboires au moins le temps de notre sortie. - C'est gentil à toi de me dire ça. Mais tu penses bien que je ne peux oublier que je suis handicapée, Farid. - J'ai cru bon de te rappeler que tu es avec moi, Lamia. Profite de la vie au lieu de penser aux mauvaises choses. L'existence est ainsi faite, chacun de nous est venu au monde avec son lot de malheurs et de félicité. On finit toujours par s'adapter à tout. - Tu parles bien, toi. Il affiche un air consterné. - Tu trouves ? - Puisque je te le dis. - Et toi, tu es très mignonne. - Tu trouves ? Zaâma ? - Puisque je te le dis. Ils éclatèrent de rire tous les deux, et Farid augmente le volume de la radio qui diffusait des morceaux de musique orientale. - Ah ! J'adore ça. Tout ce qui est oriental est romantique, lance Lamia en battant des mains. - Moi aussi j'aime la musique orientale. Et même que j'aime toutes les musiques universelles. Je suis quelqu'un qui se recherche encore. - Moi j'estime que la culture n'a pas de frontières. - C'est mon opinion aussi. - Alors nous sommes kif kif. Il acquiesce. Puis demande : - Dis-moi, Lamia, pourquoi n'as-tu jamais essayé de t'occuper ? Je veux dire de dénicher un petit boulot pour meubler ton temps. Lamia pousse un soupir avant de répondre : - J'ai essayé, mais cela n'a jamais marché. - Pourquoi donc ? - Eh bien parce que notre société est "méchante". - Méchante ? Oui. Je le conçois. Mais où est la relation ? Ah ! Je crois comprendre. Tu fais allusion à ton handicap, une fois encore. - Oui. Les gens me regardent comme si j'étais une extraterrestre. - Lamia, je suis certain que pour une fille comme toi, cela n'a aucune importance. Mets-toi donc au-dessus de ces considérations. (À suivre) Y. H.