Résumé : Farid contacte Lamia. La jeune fille est étonnée par ce coup de fil qu'elle n'attendait pas de sitôt. Les deux jeunes gens venaient de se connaître, et elle était charmée d'entendre les propos flatteurs adressés à une handicapée. La jeune fille renifle encore. -Oui. Je demeure sceptique à tous les propos flatteurs, et je me dis parfois que c'est uniquement par pitié que les gens m'adressent la parole. -Allons, allons Lamia ! À t'écouter parler ainsi, on dirait que le monde s'est écroulé le jour de ta naissance. -C'est un peu le cas. Je suis affublée d'un handicap, et les gens exploitent la moindre occasion pour me le rappeler. -C'est de la pure mesquinerie. Oublions tout ça, veux-tu ? Tu n'as toujours pas répondu à ma question. Quand est-ce qu'on se revoit, Lamia ? Elle hésite, puis lance : -Quand tu voudras, Farid. Mais... -Mais quoi ? -Ne seras-tu pas gêné de sortir avec moi ? Farid, excédé, pousse un long soupir d'agacement. -Ce que tu peux être embêtante, Lamia ! Dis-toi donc que si c'était le cas, je ne te l'aurais jamais demandé. Je n'aurais pas cherché après toi quelques heures après une première rencontre. -Parfait. Je veux bien te revoir, Farid. Choisis toi-même le jour qui te conviendra. -Alors... Disons demain après-midi. -Demain ? Oui, si tu veux. -Cela n'a pas l'air de t'arranger. Tu n'es pas prête à sortir avec moi ? -Non, ce n'est pas le cas. C'est juste qu'en fin de semaine, j'ai ma séance de rééducation. -Cela ne fait rien. Tu iras à ta rééducation et je viendrai te récupérer à la fin de ta séance. Tu n'auras qu'à me refiler les horaires. -Eh bien, j'entame ma séance à 15h30 et je termine deux heures plus tard, disons 17h30. -Bien. Je viendrai te récupérer à 17h30 sans faute. Ce centre se trouve où exactement ? La jeune fille le renseigne, et Farid échange avec elle encore quelques banalités avant de raccrocher. Il se frotte les mains, satisfait de lui-même. "Voici encore un beau pigeon à déplumer", se dit-il. Soudain, le téléphone se remet à sonner. L'homme hésite un moment, puis décroche et reconnaît tout de suite la voix suppliante d'une femme. -Allô. Bonsoir Farid. C'est moi, Houria. Il pousse un soupir d'énervement avant de répondre : -Oui, oui, je t'ai reconnue. Que me veux-tu donc encore ? -Rien. C'est juste pour te rappeler que tu m'avais promis de tout régler cette semaine et... -Je n'ai encore rien réglé, s'écrie Farid. C'est toujours pareil avec toi, toujours l'éternelle question. Quand cesseras-tu donc de me harceler ? -Je ne te harcèle pas, Farid. Je ne fais rien de mal. Tu m'avais promis d'officialiser notre relation. Et puis maintenant que nous avons réglé ce problème de logement qui te hantait tant, je ne vois plus aucun empêchement à notre mariage. Nous sommes aujourd'hui les heureux propriétaires d'un bel appartement situé dans un beau quartier. Il ne nous reste plus qu'à y emménager. (À suivre) Y. H.