Organisée à la Maison de la culture de la ville, cette journée dédiée au poète Si Mohand Ou L'Hocine Sahnouni a été marquée par des ventes-dédicaces et diverses rencontres. Promulguée en novembre 1999 par l'Unesco pour encourager et surtout préserver toutes les langues parlées dans le monde entier, la journée internationale de la langue parlée, qui est désormais célébrée chaque année le 21 février, a été fêtée pour la première fois à Tizi Ouzou où la direction de la culture de la wilaya, en collaboration avec la direction locale de l'éducation et l'université Mouloud-Mammeri, aura concocté un plateau de choix, avant-hier, à la salle de spectacles de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. C'est ainsi que le grand hall d'exposition situé à l'entrée de la salle de spectacles a abrité une belle exposition de travaux d'élèves venus de plusieurs collèges de la wilaya de Tizi Ouzou ainsi qu'une vente-dédicace du recueil Ameslay inna vava, édité par le CNRPAH d'Alger. Après la cérémonie d'ouverture marquée par une longue intervention de la directrice de la culture Nabila Goumeziane, qui a situé l'importance de cette journée commémorative dédiée à la mémoire du regretté poète Si Mohand Ou L'Hocine Sahnouni, décédé le 23 février 1979 après nous avoir légué un riche patrimoine de poèmes oraux et écrits en tamazight, l'occasion fut donnée à son fils héritier Rachid Sahnouni, inspecteur général d'enseignement de lettres françaises en retraite, de présider cet événement culturel rehaussé par la présence d'une nombreuse assistance. L'on eut alors droit à trois belles communications animées par des chercheurs et des universitaires bien connus tels que Hacène Halouane, professeur à l'université Mouloud-Mammeri, qui a traité de "La préservation du patrimoine immatériel", puis Saïd Chemakh, lui aussi professeur chercheur à l'université Mouloud-Mammeri et grand spécialiste de la langue et de la culture amazighes, qui a posé comme problématique "Tamazight, langue maternelle : quelles perspectives pour son développement ?" et enfin Brahim Bentaleb, écrivain chercheur, a traité du "Triptyque amazigh composé des poèmes, des fables et des maximes de Si L'Hocine Sahnouni", alors que la nombreuse assistance aura eu droit à un récital de beaux poèmes du regretté Si L'Hocine Sahnouni et des activités artistiques animées par des établissements scolaires en relation avec la Journée internationale de la langue maternelle. "La langue maternelle des Algériens est porteuse d'un patrimoine culturel ancestral riche et diversifié. Elle véhicule des valeurs sociales prégnantes, héritées depuis des millénaires pour constituer ainsi notre personnalité aujourd'hui", dira la directrice de la culture, qui précisera que "tamazight basée essentiellement sur l'oralité a pu traverser à travers son histoire différentes épreuves tumultueuses, mais par sa richesse et l'attachement de ses locuteurs, elle s'est préservée et s'est transmise jusqu'à nous". Enfin, la première responsable du secteur de la culture dans la wilaya de Tizi Ouzou a tenu à rappeler que "cette journée est dédiée, cette année, au poète Si Mohand Ou L'Hocine Sahnouni qui a beaucoup œuvré pour la promotion de notre langue en assurant son passage de l'oralité à l'écrit". Par : Mohamed HAOUCHINE