Des centaines de stagiaires formés dans les divers CFPA du pays entre 2014 et 2016, dans le cadre d'un partenariat entre Algérie Télécom (AT) et le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, se disent aujourd'hui "oubliés". Ils interpellent Tayeb Kebbal, le P-DG d'Algérie Télécom, et prévoient une action de protestation le 21 mars prochain, devant le siège social d'AT, à Alger. Ces stagiaires affirment avoir reçu une promesse des responsables d'AT de l'époque de les recruter à la fin de leur formation. La plupart d'entre eux sont titulaires d'un diplôme de technicien supérieur (TS) en technologie de l'information et de la communication. Cet accord prévoyait, entre autres, la formation initiale par alternance au profit des primo-demandeurs de formation, assurer des stages pratiques en milieu professionnel pour l'acquisition du savoir-faire favorisant une meilleure employabilité. En outre, des formations continues pour les travailleurs d'AT étaient également au programme, afin de leur permettre d'améliorer la compétitivité de ses entreprises. Un accord gagnant-gagnant. Or, dans les faits, c'est loin d'être le cas. Trois ans, dont deux de formation plus tard, ces stagiaires, désormais titulaires d'un diplôme en maintenance de réseaux, se retrouvent au chômage et se considèrent comme étant "trahis" par les pouvoirs publics. "Nous avons reçu une formation qualifiante et diplômante dans le secteur des télécommunications et de l'information, avec la quasi-certitude de trouver un emploi à la fin de notre cursus", indiquera un stagiaire de Bouira. Ce dernier dit avoir reçu sa formation au niveau du CFPA Hafidh-Sanhadri entre 2014 et 2016 et il est titulaire d'un TS en maintenance réseaux. "Depuis septembre 2016, je suis dans l'attente d'un contrat de travail, mais à chaque fois, on me fait savoir que rien n'est encore décidé", dit-il. Un autre, dans la wilaya de Béjaïa, qui a été formé au CFPA de Tazmalt, ne mâche pas ses mots à l'égard des responsables d'Algérie Télécom. "À l'époque, on s'est joué de nous et de notre crédulité. On nous a promis une formation et un travail assuré (...) Aujourd'hui, on a des diplômes qui ne valent rien. On nous a bercés de mensonges", a-t-il pesté. Selon des sources proches du dossier, l'intention des responsables d'AT de l'époque était "noble et louable", dans la mesure où ils comptaient réellement embaucher ces jeunes dès la fin de leur apprentissage. Or, depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et Algérie Télécom a consommé deux directeurs généraux. Selon les mêmes sources, l'opérateur public aurait tout à gagner à embaucher ces stagiaires, puisque dans sa stratégie de modernisation, AT a grandement besoin de cet effectif formé aux nouvelles technologies. RAMDANE B.