Le ministère public affirmera que la culpabilité de l'accusé ne fait aucun doute malgré ses dénégations, il est coupable de possession et de commercialisation de stupéfiants en bande organisée. Lorsque ses présumés complices ont été jugés en 2013 pour trafic de drogue, Z. Mohamed, quinquagénaire, résident dans le quartier de Fernand-ville à Bir El-Djir, circulait sous une fausse identité, empruntée à un certain S. Nabil, décédé. Mohamed, condamné à la perpétuité par contumace, était recherché dans le cadre d'une affaire portant sur la tentative d'exportation de près de 50 kg de kif saisis par les Douanes au port d'Oran, le 19 avril 2012. Pris en flagrant délit de tentative d'exportation de stupéfiants, le conducteur, B. Tayeb, âgé de 65 ans, expliquera que la marchandise devait transiter par Barcelone avant d'être envoyée en France, où un certain Mohamed devait la réceptionner. Il ajoutera que la drogue appartenait à D. Amrou et B. Ahmed, deux Marocains installés à Oran, qui lui avaient demandé de la transporter contre la somme de 20 000 euros. Tayeb reviendra toutefois sur ses déclarations pour dire que la drogue appartenait, en fait, aux frères Z. Mohamed et Mustapha, deux narcotrafiquants algériens. Lors du procès de Z. Mohamed, dimanche, et selon l'arrêt de renvoi, l'enquête a déterminé que la drogue saisie au port avait été accommodée à Aïn Turk, au domicile de l'épouse de B. Tayeb, la propre sœur de Z. Mohamed. La perquisition de la maison permettra de retrouver tout l'attirail nécessaire au conditionnement de la résine de cannabis, ce qui confortera la conviction des enquêteurs quant à l'implication des frères Z. Ce n'est que l'année passée, quand Mohamed tombe entre les griffes des services secrets qui enquêtaient sur une autre affaire, portant celle-là sur 97 kg de kif saisis dans un domicile de Bir El-Djir, que sa véritable identité sortira au grand jour. À la barre, il reconnaîtra que la seconde quantité de drogue lui appartenait, mais niera toute implication dans l'affaire des 50 kg : "Je n'étais pas au courant que j'étais recherché et je n'ai pas vu Tayeb depuis 2006. Je maintiens que je suis innocent", a-t-il soutenu. Transféré de prison pour apporter son témoignage, B. Tayeb niera également tous les faits, revenant sur ses précédentes déclarations. "On a menacé d'emprisonner mon neveu si je ne témoignais pas contre les autres", a-t-il expliqué à la cour. S'appuyant sur les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, le ministère public affirmera que la culpabilité de l'accusé ne fait aucun doute malgré ses dénégations, il est coupable de possession et de commercialisation de stupéfiants en bande organisée, et de tentative d'exportation de drogue. La défense, de son côté, a rétorqué qu'aucun des éléments portés dans le dossier d'accusation ne prouvait la culpabilité de son mandant, ajoutant qu'il y a un faisceau de présomptions mais aucune preuve matérielle tangible. Après délibérations, la cour condamnera Z. Mohamed à 15 ans de réclusion criminelle. S. Ould Ali