La conférence-débat que devait animer, hier, l'écrivain Younès Adli, au café littéraire d'Aokas, autour de son dernier ouvrage, intitulé La pensée kabyle aux XVIIIe et XIXe siècles, a été finalement empêchée par les pouvoirs publics. Un dispositif policier impressionnant a, en effet, été dépêché sur les lieux, dès la matinée d'hier, pour boucler le centre culturel de la ville d'Aokas qui devait abriter cette activité purement "culturelle et littéraire". Selon l'enseignant universitaire Fatah Bouhmida, l'un des animateurs de ce café littéraire qu'organise, depuis quelques mois déjà, l'association culturelle locale Azday, au-delà des renforts des éléments de la Sûreté nationale stationnés tout autour du centre culturel de cette station balnéaire, de nombreux policiers en civil ont investi la ville pour empêcher la tenue d'une conférence, de surcroît d'ordre culturel. "Même une tentative d'improviser une marche pacifique dans la ville d'Aokas, pour dénoncer une telle entrave, n'a pu se concrétiser devant l'intervention musclée des forces de l'ordre", affirme M. Bouhmida qui tient à "dénoncer l'attitude violente et agressive du chef de sûreté de la daïra d'Aokas". Celui-ci, explique-t-il, aurait même refusé de reconnaître l'autorisation dûment établie par le premier magistrat de la ville, pour l'organisation de cette manifestation culturelle. Pour sa part, Younès Adli se dit "outré" par cette "interdiction injustifiée" qu'il qualifie d'"abus contre la culture". Notons que l'invité d'honneur du café littéraire d'Aokas s'est vu contraint de transformer sa conférence-débat en une séance de vente-dédicace de son livre, paru en deux tomes, tenue dans un café maure, situé au centre-ville de cette commune côtière. KAMAL OUHNIA