Pourtant, les arguments plaidant en faveur de la réintégration du syndicaliste sont, pour le moins, percutants. Les activistes de la société civile n'en finissent pas de payer chèrement le prix de leur engagement en faveur d'un Etat de droit, basé sur la transparence et le respect des droits humains fondamentaux. Le cas de Rahal Abdallah est emblématique à plus d'un titre. Militant des droits de l'Homme, cet ex-employé et syndicaliste licencié de l'antenne CNL (Caisse nationale du logement) de Relizane, en mai dernier, ne parvient à subvenir aux besoins de sa famille que grâce à la solidarité de ses proches. Ni l'arrêt de justice ordonnant sa réintégration et encore moins les multiples interpellations du ministre de tutelle par plus d'une dizaine de députés toutes tendances confondues, ni la vague de soutien de la part d'associations et de syndicats autonomes n'ont pu venir à bout de l'inflexibilité de la direction de la CNL. Pourtant, les arguments plaidant en faveur de la réintégration du syndicaliste sont, pour le moins, percutants. Selon les courriers adressés au ministre de l'Habitat par des députés, la direction de la CNL, pressée de se débarrasser d'un "gêneur", a contrevenu aux règles les plus élémentaires et aux textes régissant les relations de travail. Abdallah Rahal a, en effet, été avisé de la décision de son licenciement pendant son congé annuel. En outre, l'employeur n'a même pas pris la peine de sauvegarder les apparences en le déférant devant un conseil de discipline et sans attendre la fin de la durée légale de l'expiration de son immunité syndicale. Le calvaire de cet activiste ne s'est pas limité à ses déboires avec la direction de la CNL qui semble avoir la dent particulièrement dure à son encontre. Le dernier rebondissement en date de l'odyssée de Rahal Abdallah s'est produit à la fin du mois de janvier dernier, selon un communiqué rendu public par la Laddh (Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme). Lassé d'attendre une hypothétique réintégration à son ancien emploi, l'ex-employé de la CNL a postulé à un concours de recrutement d'un ingénieur en informatique, à la direction de l'emploi de Relizane. L'auteur du communiqué affirme qu'il existe de fortes présomptions indiquant que Rahal Abdallah a remporté ce concours qui s'est déroulé le 30 octobre dernier, mais que la direction a usé de subterfuges afin de le priver de ce poste en l'annulant purement et simplement, contrevenant ainsi aux dispositions du décret exécutif 194-12, daté du 25 avril 2012. M. Seghier