Dans les plus importantes circonscriptions élecorales, les services des wilayas ont enregistré entre 16 et 24 listes de candidatures, tout au plus. La condition portant sur la collecte des 250 signatures par candidat a été un écueil devant une plus forte participation de quelque 60 partis politiques agréés. En perspective des élections législatives du 4 mai prochain, la "bataille d'Alger" sera livrée par moins de vingt partis politiques. Vingt listes électorales, tout au plus, dont deux conduites par des candidats indépendants, ont été déposées à la Direction de la réglementation et de l'administration générale (Drag) de la capitale. Selon un cadre du RND, candidat à Alger, l'instance n'avait enregistré que sept dossiers, au milieu de l'après-midi de dimanche, dernier jour de la période consacrée au dépôt des candidatures. Le nombre a, néanmoins, augmenté au fil des heures. "Au moment où nous déposions notre liste, vers 23h30, douze listes de partis et une d'indépendants avaient été remises", nous a indiqué Youcef Khebaba, candidat classé troisième sur la liste de l'Alliance islamiste formée par le parti El-Adala, Ennahda et El-Bina. Au sens de notre interlocuteur, peu de formations politiques sont entrées en lice pour les législatives durant la dernière demi-heure avant minuit. Et il avait raison, car à l'expiration des délais réglementaires, Alger comptait 20 dossiers de candidatures à la députation, dont 3 établis par des alliances et 2 par des indépendants. Ce député sortant, qui rempile pour un nouveau mandat, a rapporté que dans les couloirs du siège de la wilaya, il avait croisé des représentants du MSP, du FLN, du MPA et de Taj. Ainsi, le groupe des formations postulant à Alger est complété par le RCD, le FFS, le Parti des travailleurs, les indépendants... En somme, des formations politiques qui avaient obtenu plus de 4% des suffrages exprimés lors des élections précédentes ou d'un nombre d'élus locaux suffisamment important pour les soustraire à la condition de collecter 250 signatures d'électeurs par candidat en sus des suppléants. "La seule explication à la faiblesse de la participation est l'application de l'article 94 de la loi électorale. Nous-mêmes, nous n'avons pas pu atteindre le seuil minimum de signatures dans quatre wilayas, bien que nos militants aient fait le maximum. Dans deux autres villes, Ghardaïa et Béchar, les candidats sont arrivés au siège de la wilaya après minuit. Ils ont trouvé les portes fermées", a rapporté Djelloul Djoudi, cadre du Parti des travailleurs. L'opération collecte s'est certainement dressée en écueil et fait barrage à la participation de quelque 50 partis politiques agréés par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, si l'on exclut ceux qui ont préféré boycotter ou ne pas participer aux législatives. À Alger, 32 sièges sont à pourvoir à l'Assemblée populaire nationale. Il faut, alors, aux partis qui s'engagent dans la course électorale, réunir 10 000 signatures pour valider une liste électorale. Une contrainte insurmontable pour les formations politiques qui n'ont pas de base militante solide et qui ne sont assurément pas parvenues à intéresser les électeurs. La tendance est pareille dans toutes les grandes circonscriptions électorales, dans la région Est, comme celle de l'ouest du pays. À ce titre, les chiffres sont éloquents. À Constantine, uniquement 22 listes ont été réceptionnées par les services de la wilaya. À Sétif, à Oum-Bouaghi, à Guelma, à Bordj Bou-Arréridj et à Jijel, entre 18 et 26 dossiers ont été admis. À Oran, le Drag n'a pas donné d'information à ce sujet, ne pouvant, selon lui, communiquer un chiffre officiel qu'à partir d'aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins qu'une source a affirmé à Liberté que 23 listes électorales ont été déposées dans cette circonscription, toutes sous la tutelle d'un parti politique. À Aïn Témouchent, 18 dossiers remis, dont 2 parrainés par des alliances et 3 par des indépendants. À Mascara, seuls 16 partis et 2 groupes de candidats indépendants ont postulé à la députation. À l'ouest du pays, au mieux, une trentaine de listes ont été déposées dans certaines villes comme El-Bayadh. Souhila Hammadi