Présidente du premier tribunal administratif en Algérie, Fafa Benzerrouki Sid Lakhdar a été désignée, jeudi, présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH). Elle a été élue unanimement par ses pairs du conseil, à l'issue de la cérémonie d'installation des 38 membres du CNDH, par le premier président de la Cour suprême, Boudi Slimane. Dans son allocution, après son élection à la présidence du CNDH, Fafa Benzerrouki a affirmé que "ce Conseil est venu consacrer les réformes initiées par le président de la République" est qu'il "œuvrera à la promotion des droits de l'Homme à travers des actions sur le terrain". La présidente du CNDH a également fait référence, dans la même allocution, à "la formation continue des acteurs dans ce domaine et à la proposition de promouvoir l'enseignement des droits de l'Homme dans le milieu éducatif, universitaire et social". Elle a aussi indiqué que "la prochaine réunion du Conseil sera consacrée à l'élection des présidents des six commissions permanentes de cette institution". Pour les membres du Conseil, la désignation de Fafa Benzerrouki à la tête de l'institution intervient "en soutien aux femmes pour accéder aux postes de responsabilité et également pour ses compétences et sa longue expérience dans le domaine du droit, de la justice et des droits de l'Homme". La magistrale a un curriculum vitae des plus étoffés. En effet, Fafa Benzerrouki, à qui on ne connaît pas d'antécédents militants en matière des droits de l'Homme, a occupé plusieurs postes dans le secteur de la justice, dont celui de juge près le tribunal d'Aïn Témouchent en 1975, et présidente du tribunal d'Alger (première femme à occuper ce poste) en juin 1976. Elle a également été désignée en 1996 au sein de la chambre administrative de la Cour suprême, puis présidente de section au Conseil d'Etat en juin 1998. Elle a été par la suite désignée présidente du premier tribunal administratif en Algérie, le 25 mars 2010. En 2014, elle a été élue membre du tribunal administratif de la Ligue des Etats arabes. Le CNDH, institué par la nouvelle Constitution, remplace la Commission nationale consultative de protection et promotion des droits de l'Homme (CNCPPDH) de Me Farouk Ksentini. Intervenant sur les ondes de la radio nationale, le jour de la nomination à la présidence du CNHD, le conseiller à la présidence de la République, Kamel Rezzag-Bara, a affirmé que l'organisme représente "l'aboutissement d'un long processus qui nous a permis, depuis le début des années 90, de passer par un certain nombre de phases", énumérant la phase de la tragédie nationale avec cette institution nationale qui était appelée l'Observatoire des droits de l'Homme qu'il a présidé, puis après la Concorde civile et la Réconciliation nationale. Kamel Rezzag-Bara a, par ailleurs, assuré que le CNDH est "un organisme indépendant, placé sous les auspices du président de la République en sa qualité de premier magistrat du pays. C'est un organe indépendant". Imène AMOKRANE