Le monde se porte mal et plus de 20 millions de personnes, vivant dans quatre pays en guerre, sont à la merci de l'une des plus graves crises humanitaires depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. C'est ce qu'a réaffirmé hier le chef des affaires humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, qui a tiré la sonnette d'alarme plus d'une fois ces dernières semaines, sans que son appel semble avoir été véritablement entendu. "Près de 20 millions de personnes au Yémen, au Soudan du Sud, en Somalie et au Nigeria risquent de mourir sans l'application d'efforts mondiaux coordonnés de la part des organisations internationales", a indiqué M. O'Brien, cité par l'agence de presse mondiale et généraliste Associated Press, basée aux Etats-Unis. Afin d'éviter une telle catastrophe, le chef des affaires humanitaires de l'ONU a appelé à "fournir aussi vite que possible une aide financière aux habitants de ces pays". Il serait notamment nécessaire de recueillir 4,4 milliards de dollars d'ici juillet. "Sans cet argent, les enfants prendront du retard dans leur croissance et leur développement, ils ne pourront pas aller à l'école, leur avenir pourrait être perdu", a-t-il précisé. Récemment, trois organisations onusiennes (Unicef, FAO et PAM) ont annoncé que 4,9 millions de Sud-Soudanais, soit 42 % de la population totale du pays, avaient besoin d'une aide alimentaire d'urgence. Quelque 100 000 d'entre eux, dans le nord du pays, souffrent de famine, le niveau le plus élevé d'insécurité alimentaire. Selon des sources officielles concordantes, plus de 20 millions de personnes risquent de mourir de faim au cours des six prochains mois, soit d'ici l'été, dans quatre famines distinctes. Au Yémen et au Soudan du Sud, les conflits et l'effondrement de l'économie empêchent les habitants de se procurer les denrées disponibles. Dans le nord-est du Nigeria, où des millions de personnes ont fui les terroristes de Boko Haram, les commerces et marchés ne suffisent plus à nourrir la population, qui dépend fortement d'un système d'aide d'urgence débordé. Et en Afrique de l'Est, notamment en Somalie, une sécheresse frappe sévèrement l'agriculture traditionnelle. R. I./Agences