L'absence inhabituelle et prolongée d'Ould Abbes du siège et aux rencontres de la direction du FLN crée une atmosphère lourde au sein du parti. Rien ne va plus au parti du Front de libération nationale (FLN). La confection des listes aux législatives, qui ne s'était pas déroulée dans de bonnes conditions, a fait en sorte que la colère de la base a tourné à l'exaspération au sein de l'ex-parti unique, à telle enseigne que Djamel Ould Abbes s'est tout simplement éclipsé du siège d'Hydra, comme pour échapper à une insupportable pression. Aucune nouvelle du secrétaire général depuis sa dernière conférence de presse animée au Centre international des congrès. Porté disparu depuis cette sortie publique, ses plus proches collaborateurs ne savent plus où le retrouver en cette période d'incertitude au sein de l'ex-parti unique. Ould Abbes se fait de plus en plus rare que même le rassemblement des journalistes de Sawt El Ahrar, organe central du parti, devant le siège national à Hydra pour cause de salaires impayés depuis 5 mois, ne l'a pas sorti de son "refuge". Pourtant, il s'était engagé à résoudre le problème. Face à la grogne qui s'amplifie au sein du parti, la direction ne sait plus où donner de la tête. Même si la contestation reste circonscrite, pour le moment, aux bureaux de wilaya, le risque d'une subite dégradation de la situation qui ébranlera, sans aucun doute, la direction nationale du parti, n'est pas à écarter. Des sources internes au FLN redoutent une "déstabilisation" à quelques semaines d'une élection que le parti "veut, coûte que coûte, réussir". L'absence inhabituelle et prolongée d'Ould Abbes du siège du parti et aux rencontres de la direction du FLN crée une atmosphère lourde au sein du FLN. Aux yeux des militants et des cadres, l'absence du SG "est une fuite en avant". Ils considèrent cette "dérobade" comme "une absence de réponses aux moult questions des militants sur les listes aux législatives". À Oran, à Tiaret, à Tizi Ouzou, à Blida, dans l'immigration..., les listes rendues publiques par le parti ne font pas l'unanimité chez les militants. Elles sont contestées dans le fond et dans la forme. D'où, estiment certaines sources, l'absence d'Ould Abbes qui serait "dépassé par la situation". À cette crise se sont greffées les accusations de marchandage des listes. Le fils aîné d'Ould Abbes et des membres de la direction seraient coupables d'avoir monnayé des listes. Le cas le plus médiatisé reste celui de la députée et responsable Salima Athmani. Ces "scandales" sont venus affaiblir Ould Abbes dans sa position, lui qui jurait par tous les saints qu'il combattrait la chkara au sein du parti par tous les moyens. Le repêchage de deux "hommes d'affaires" sur certaines listes à l'est du pays, le décès d'un militant à Tiaret des suites d'un arrêt cardiaque après une rixe au siège de la mouhafadha de la ville ne sont pas pour conforter le SG. Ces révélations ne font, au final, que calmer les ardeurs d'un SG à qui la situation semble échapper. Parallèlement à ce mécontentement de la base militante de l'ex-parti unique, la direction n'est pas restée de marbre. Une source assure que des membres du comité central comme d'autres du bureau politique tentent de surfer sur cette vague de contestation pour réclamer la tête d'Ould Abbes. Ce dernier qui se targue du soutien du chef de l'Etat et président du parti aura du mal à affronter une contestation ouverte du fait, affirme notre source, que "les choses se sont détériorées depuis son arrivée". "Nous estimons qu'il n'est pas à la hauteur de la mission qu'on lui a confiée", souligne notre source qui n'écarte pas "une amplification de la contestation" dans les jours à venir. Elle prédit, toutefois, un départ "précipité" d'Ould Abbes de la tête du parti, au plus tard "après les élections". Mohamed Mouloudj