Comment éviter toute contestation, alors que les places sont limitées pour figurer sur les listes électorales ? Une équation difficile à résoudre pour le SG du FLN qui veut impliquer les membres du BP dans cette opération, à l'évidence, périlleuse. Le secrétaire général du Front de libération nationale, Djamel Ould Abbes, a lancé, hier, un sérieux avertissement à l'adresse de tous ceux, au sein de sa formation politique, qui s'adonneraient à un quelconque marchandage sur les listes électorales, assurant que la tâche de confection de ces dernières revient à la commission électorale nationale mise en place à cet effet. "Il n'y aura ni favoritisme, ni passe-droit et encore moins de pression sur la commission électorale. Le parti appartient à ses militants. La chkara au FLN, c'est fini", a-t-il soutenu, à l'ouverture de la deuxième réunion du bureau politique de son parti qu'il préside depuis son intronisation à la tête du FLN, en remplacement d'Amar Saâdani. Djamel Ould Abbes veut, visiblement, convaincre l'opinion que, dorénavant, le FLN ne sera plus sous l'emprise des personnes détenant des fortunes et dont l'influence sur les décisions du parti s'est accrue fortement ces dernières années aux dépens des véritables militants. "Celui qui cherche à user de la chkara, qu'il aille voir ailleurs. La chkara au FLN, c'est fini. Le FLN, c'est le sang des martyrs", a-t-il déclaré, à ce propos. Et s'il a insisté hier pour rassurer les cadres et la base militante de son parti sur l'équité dans le choix des listes électorales, le SG du FLN a affirmé qu'il n'avait délégué personne pour parler en son nom, en référence, avons-nous appris, aux manœuvres et autres tractations engagées par certains cadres du parti autour des listes électorales. M. Ould Abbes veut, apparemment, donner des assurances aux militants que rien ne se ferait en dehors des instances légales du parti, dans la perspective des prochaines législatives, un scrutin qui, selon toute vraisemblance, fait courir beaucoup de monde. Le successeur de Saâdani semble donc conscient que la tâche sera, sans nul doute, très ardue et la compétition pour figurer sur les listes risque de déclencher une véritable tornade au sein de l'ex-parti unique, en raison des ambitions des uns et des autres. Et le retour dans les rangs des cadres et militants réfractaires à l'époque de Saâdani ne va certainement pas arranger les choses. Comment contenter tout le monde et éviter toute contestation, alors que les places sont limitées pour figurer sur les listes électorales ? Une équation difficile à résoudre pour Ould Abbes qui veut impliquer les membres du BP dans cette opération, à l'évidence périlleuse. "Chaque membre du bureau politique chapeautera deux ou trois wilayas", a-t-il, en effet, précisé à ce sujet. Quid des personnalités les plus en vue du parti, à l'image des ministres ? Sachant que c'est là la mission la plus difficile pour lui, Djamel Ould Abbes préfère botter en touche. "Concernant les ministres, la décision revient au président de la République et président du parti, Abdelaziz Bouteflika", assure-t-il, comme pour décliner toute responsabilité dans le choix qui sera fait de reconduire ou pas les ministres en poste ou ceux qui ne le sont plus sur les listes électorales du parti. Dans un discours trop lissé, Djamel Ould Abbes a surtout insisté, dans son intervention, sur la nécessité de réunifier les rangs du parti, en prévision des prochaines échéances électorales. "On a assaini le climat au sein du parti en peu de temps. Le FLN est une grande tente. Il n'y aura pas de marginalisation", a-t-il martelé, en égrenant un chapelet de noms de figures du parti qui étaient en rupture de ban avec l'ancienne direction et avec lesquelles il s'est entretenu, au téléphone ou au siège du parti, depuis sa fameuse intronisation. Malgré les assurances de M. Ould Abbes, tout porte à croire que ses messages codés ne sont en réalité que le signe d'un malaise latent qui commence à s'installer au sein du parti et qui risque d'éclater au grand jour au moment de dévoiler les listes électorales. Hamid Saïdani