À voir la manière avec laquelle le Mouloudia d'Oran gère ses difficultés sportives et administratives, tous les doutes quant à un éventuel apprentissage des erreurs du passé se dissipent avec célérité. Que tout un staff technique se voit contraint de "sécher" une séance d'entraînement pour se présenter au tribunal afin d'affirmer au juge d'instruction qu'un joueur a bel et bien encaissé quatre mois de salaire, cela n'a été vu dans aucun autre club de l'élite professionnelle ! Au moment où une simple décharge signée lors du paiement aurait fait l'affaire, tout un staff a dû être dépêché devant le juge pour témoigner qu'Adel Gafaïti, aujourd'hui à Noisy-le-Sec, avait bel et bien perçu quatre mensualités au moment de son engagement. Refusant d'être libéré sans avoir eu le temps et l'opportunité de démontrer un potentiel qui lui avait permis de jouer en Championship anglaise, l'ex-joueur de Norwich City avait, pour rappel, saisi la Chambre de résolution des litiges de la LFP pour réclamer des indemnités de départ. Le verdict de la CRL ne s'est pas fait attendre, puisqu'une notification en ce sens a été envoyée à l'administration du MCO, la sommant de verser au joueur plaignant les sept mois de salaire qu'il réclame, à savoir 1,2 milliard de centimes à Gafaïti qui émargeait à raison de 8 000 euros par mois. Ce qui a le plus choqué dans l'entourage du club, ce sont la facilité et la légèreté avec lesquelles le désormais ex-défenseur du MCO a pu démontrer qu'il n'avait rien touché, puisqu'aucun document administratif ne le prouve. Pourtant, à sa signature, Gafaïti avait encaissé en liquide 800 millions de centimes représentant une avance de quatre salaires. Aucune traçabilité de cet argent n'a pu être prouvée par le président Belhadj dit Baba, dans la mesure où le joueur n'a signé ni décharge ni aucun autre document pouvant attester de la somme qu'il avait empochée. Même au moment où on lui a signifié qu'il était libéré, Adel Gafaïti a refusé de parapher une attestation ou reconnaissance en ce sens. Agissant dans les temps morts, la direction oranaise a alors saisi la justice civile, envoyant même l'entraîneur Belatoui et ses adjoints Mecheri et Sefraoui témoigner avoir vu Gafaïti encaisser 4 mois de salaire ! Même réaction tardive dans "l'affaire Benyahia", le défenseur libéré gratuitement au profit de l'USMA sous forme de troc contre Manucho qui était pourtant au CSC ! Les va-et-vient incessants du SG mouloudéen à Alger pour tenter de récupérer l'indemnité d'un milliard ne sauraient camoufler une gestion désastreuse. Rachid BELARBI