Sur le marché, ce produit occupe la troisième place en termes de ventes en valeur après les jus et les sodas. À compter de l'année prochaine, le prix du lait va connaître sans doute une hausse. Cette augmentation sera due à la décision de l'Union européenne de ne plus subventionner le lait en poudre. Une telle mesure aura ainsi des conséquences directes sur les tarifs pratiqués par les producteurs privés et publics. L'entreprise publique Colaital par exemple sera, elle aussi, affectée — elle l'est déjà actuellement — par la flambée des prix qui en résultera. Au jour d'aujourd'hui, le prix du sachet de lait pasteurisé produit par Colaital par exemple est réglementé à 25 DA. Si l'Etat décide de ne pas intervenir sur les tarifs en évitant son soutien, le citoyen achètera certainement son sachet de lait à un prix qui avoisinerait les 40 DA. Ce changement sera perçu sur un marché annuel estimé à 1,7 milliard de litres et une consommation de 57 litres/habitant/an. Le marché du lait pasteurisé est fragmenté sur plus de trente marques, dont le leader est Colaital avec 38% des parts en volume et 33% en valeur. Pour le modèle UHT (ultra haute température), le marché durant la période de février et mars 2004 est détenu par Candia à raison de 79%. Le reste est partagé entre le lait Tell, qui a arraché 19%, et Kid Trèfle (2%). Ce sont là les quelques chiffres extraits d'une étude élaborée par le bureau d'études Ac Nielsen. C'est sur la base de ces analyses que l'entreprise privée NCA, appartenant au groupe Othmani, a mis sur le marché son propre lait dénommé Lina il y a plus d'un mois. Ce lait partiellement écrémé et stérilisé sous UHT, riche en vitamines A et D, a pour particularité de garder ses valeurs nutritionnelles même s'il n'est pas bouilli. En termes plus clairs, il n'est pas utile de le faire bouillir. Il est doté d'un nouvel emballage Tetra Fino Aseptic, qui, selon le DG de NCA, M. Slim Othmani, est inédit en Algérie. C'est une poche pratique, aseptique qui permet de garder toutes les qualités intrinsèques du lait tout en le protégeant des bactéries, de la lumière et de l'air. Un conditionnement pareil donne au lait une durée de vie de trois mois avant ouverture. Selon ses concepteurs, ce lait est conforme aux normes microbiologiques et physico-chimiques sans additifs ni conservateurs. Le choix du procédé UHT n'est pas fortuit car, estime le DG de NCA, il s'agit d'un traitement en douceur qui préserve les qualités organoleptiques et nutritionnelles du produit. Le slogan choisi pour ce lait, “Si sûr… si bon” est significatif à plus d'un titre. Si pour le qualificatif “bon”, l'auteur fait allusion au goût et à la qualité du produit, le mot “sûr” dénote la sécurité qu'assure l'emballage qui protège le contenu de la contamination microbienne et contre la détérioration chimique en gardant ses caractéristiques de goût et de couleur. Le coût d'investissement de ce projet est, selon le DG, de l'ordre de 7 millions d'euros. Les capacités installées de l'usine sont de 50 millions de litres annuellement, soit environ 130 000 litres/jour. Ce qui est réellement infime par rapport aux besoins du marché. L'étude indique, en outre, que seuls 100 millions de litres de lait de vache sont collectés auprès des éleveurs pour une utilisation comme matière première. Le reste est importé sous forme de poudre de lait à raison de 1 850 euros la tonne. La hausse de 30% qu'ont subie récemment les tarifs de la tonne de lait en poudre n'a, par ailleurs, pas été sans conséquences sur les prix appliqués par NCA. Le litre de lait Lina est vendu à 35 DA. Certains commerçants le commercialisent à 38 DA, voire 40 DA. Ce qui a fait dire aux dirigeants de cette entreprise que les tarifs actuels du lait ne reflètent guère le prix de revient du litre. À noter que le lait occupe la troisième place, selon la même étude, en termes de ventes en valeur après les jus et les sodas. B. K.