La fédération du FFS de Bouira commémore, aujourd'hui samedi, la Journée du militant, organisée à la mémoire d'Ali-André Mecili, assassiné, pour rappel, le 7 avril 1987 dans des circonstances énigmatiques. Les commémorations auront lieu au niveau des communes d'Ath Laqser et Ouled Rached (sud-est de Bouira). Pour l'occasion, le FFS de Bouira prévoit un dépôt de gerbe de fleurs au niveau de la stèle de la localité de Hellassa, où 13 militants du FFS ont été tués le 17 juillet 1964, lors des événements qui ont suivi l'insurrection armée de la Wilaya III historique. Ali Mecili a été lâchement assassiné en France de trois balles dans la tête le 7 avril 1987, en bas de son immeuble, sis au 74, boulevard Saint-Michel, à Paris. Trente ans après sa mort, la vérité sur les commanditaires de cet assassinat politique n'est toujours pas connue. Le 17 novembre 2014, le juge d'instruction chargé de l'enquête ordonne un non-lieu, lequel a été confirmé par la cour d'appel de Paris le 10 septembre 2015. À l'époque, Me Antoine Comte, avocat de la famille d'Ali-André Mecili, avait indiqué dans les colonnes du journal Le Parisien qu'il faisait appel de ce non-lieu. "Il est hors de question qu'un crime politique commis en France reste impuni (...) (Le parquet de Paris, ndlr) rend peut-être service aux rapports franco-algériens, mais c'est une honte pour la justice", s'était-il insurgé. Depuis, c'est le silence radio. Pour sa part, Moussa Tamadartaza, ex-sénateur FFS, estime que les auteurs de ce crime politique, selon lui, n'ont pas seulement tué l'homme, mais également privé l'opposition d'un repère, d'un rassembleur et d'un formateur politique hors pair. Sa femme, Annie Mecili, dans une tribune publiée dans le quotidien français Libération, raconte que son époux avait, bien avant sa mort, prédit son sort en écrivant : "J'aurais pu mourir hier sous les balles des soldats de la colonisation, je meurs aujourd'hui sous des balles algériennes dans un pays que l'ironie de l'histoire a voulu que je connaisse après l'avoir combattu les armes à la main. Je meurs sous des balles algériennes pour avoir aimé l'Algérie." R. B.