"Les accidents de la route qui tuent des milliers de personnes chaque année en Algérie devraient diminuer de 70% avec l'application du permis à points", a-t-il indiqué. Le président de la Fédération nationale des auto-écoles (Fnac), Ahmed Aoudia, a animé, hier, un point de presse à Alger. À l'occasion, il a longuement disserté sur l'impact de l'introduction du permis à points sur la réduction des accidents de la route. Selon lui, les accidents de la circulation devraient baisser sensiblement avec l'introduction prévue du permis à points dans le cadre de l'application de la nouvelle loi sur la sécurité routière. Il évalue cette diminution à près de 70%. "Les accidents de la route, qui tuent des milliers de personnes chaque année en Algérie, devraient diminuer de 70% avec l'application du permis à points", a-t-il indiqué, rappelant que la nouvelle loi prévoit un durcissement des sanctions liées aux infractions et délits ; ce qui obligera les conducteurs à être plus vigilants. Ainsi, ce dispositif permettra l'exécution de la pénalité et mettra fin aux interventions et à la triche, relève encore le président de la Fédération affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Dans ce nouveau système, le permis de conduire est doté d'un capital de 24 points qui sera réduit à chaque infraction commise par le titulaire du permis. Le contrevenant sera également soumis à une amende forfaitaire et à des sanctions pénales selon les cas, selon la nouvelle loi. Durant la période probatoire de deux ans, le permis de conduire est affecté d'un capital de douze points seulement, précise le texte qui note que lors de cette période, l'infraction commise entraîne l'annulation du permis de conduire. Le retrait des points se fait selon un barème qui distingue quatre degrés de contravention qui nécessitent un retrait de 1 à 6 points selon leur nature, mais dix points seront retirés en cas de délit. Après le retrait de tous les points, le permis de conduire devient invalide et son titulaire est tenu de le remettre aux services habilités du ministère de l'Intérieur. Dans ce cas, l'intéressé ne peut postuler à l'obtention d'un nouveau permis de conduire, qui sera soumis à la période probatoire, qu'après six mois de la date de remise de son permis. "Ce délai est porté à un an dans le cas où son permis aurait fait l'objet de deux invalidations sur une période de cinq ans", précise la loi. Pour le président de la Fnac, l'application du permis à points serait difficile si les pouvoirs publics ne prenaient pas une série de mesures primordiales dont la mise en place d'un fichier national contenant les données de tous les conducteurs et l'application du nouveau programme de conduite. Elaboré en février 2015 par le Centre national des permis de conduire et le ministère des Travaux publics et des Transports, ce programme propose une augmentation des heures de formation à 55 heures (25 heures de théorie et 30 heures de conduite), ainsi que l'introduction de deux nouvelles matières : le secourisme et la mécanique. "L'application de ce programme était prévue en mai 2015, mais rien n'était fait à ce jour", a-t-il déploré, ajoutant que le tarif de la formation sera porté au minimum à 40 000 DA avec le nouveau programme. Le conférencier a appelé aussi la tutelle à "unifier les tarifs pour toutes les auto-écoles au niveau national et mettre fin à l'anarchie". Abordant le problème du manque des circuits d'examen, M. Aoudia a indiqué que "sur les 100 circuits programmés jusqu'à 2012, un seul circuit a été réceptionné à Rouiba". De son côté, le membre du bureau de la Fédération, Hadj Mohamed Miloud, a soulevé le sujet du nouveau cahier des charges régissant l'activité des auto-écoles, estimant que certaines dispositions n'arrangent pas les gérants des auto-écoles. Il a évoqué dans ce sens l'exigence de disposer d'un local dont la superficie doit être égale ou supérieure à 30m2, ou celle qui oblige le gérant à changer de véhicule tous les cinq ans. Selon la Fnac, il existe actuellement en Algérie environ 7 000 auto-écoles, alors que le nombre d'examinateurs ne dépasse pas les 400 au niveau national. R. N./APS