C'est avec sa chemise en lambeaux que le candidat tête de liste du RCD à Tizi Ouzou, Yacine Aïssiouane, s'est présenté, hier, à une conférence de presse de son parti, initiée pour le lancement de la campagne électorale. Les lésions et autres blessures montrées par certains militants témoignaient, au même titre que la chemise de Yacine Aïssiouane, de l'acharnement policier subi au milieu de la nuit par les militants du RCD devant le siège de leur parti sis au centre-ville de Tizi Ouzou. "Il était 1h passée et nous voulions coller nos premières affiches sur le mur de notre siège lorsqu'un nombre impressionnant de policiers est arrivé sur place et a commencé à nous agresser physiquement pour nous en empêcher", a expliqué le candidat du RCD, tout en précisant que plusieurs militants ont été interpellés et répartis sur plusieurs commissariats de la ville. "Ceux d'entre nous qui n'ont pas été interpellés ont passé tout le reste de la nuit à courir les commissariats", dira-t-il. Une autre candidate, Lila Hadj Arab, ajoute : "Nous avons demandé aux policiers pourquoi d'autres partis étaient en train de faire la même chose dans d'autres parties de la ville sans que personne ne les inquiète ? Ils nous ont répondu que ce n'était pas leur territoire de compétence." Selon l'ex-sénateur du RCD, Mohand Ikherbane, une plainte sera déposée par le parti contre la police de Tizi Ouzou. "Même si ce qu'on faisait n'était pas réglementaire, c'était à la commission de surveillance des élections de nous rappeler à l'ordre et non pas à la police de venir nous agresser physiquement", a-t-il répondu à la question de savoir si le site de l'affichage était autorisé ou non. Selon les animateurs de la conférence, cet acte est loin de pouvoir les décourager. "Nous nous faisons un devoir de combattre toute dérive autoritaire qui hypothèque l'avenir de notre pays", a assuré Yacine Aïssiouane après avoir expliqué qu'il y a "une volonté manifeste du pouvoir de réduire tous les espaces de liberté et de contestation et aussi des velléités de retour au parti unique comme le dénotent le harcèlement et la répression dont est victime, au quotidien, l'opposition démocratique et aussi les dispositions contenues dans la nouvelle loi électorale". Au sujet de la campagne électorale, les conférenciers ont soutenu que "le RCD n'est pas de ceux qui attendent les échéances électorales pour tenter d'exister. Notre quotidien, ce sont les préoccupations de nos concitoyens. Débattre et écouter sont le viatique sur lequel s'appuient toutes les solutions contenues dans le projet du RCD pour construire, en accord avec les aspirations de notre peuple, une société libre, juste et prospère". À Bouira, et en guise d'entame de la campagne, le RCD a animé, hier, au niveau de la place des Martyrs du chef-lieu de wilaya, son premier meeting électoral en perspective des élections législatives du 4 mai prochain. À cette occasion, il a présenté au public sa liste électorale composée, notamment, d'Akkache Yahia, ancien P/APC de la commune de Chorfa et présenté comme actuateur du mouvement d'Avril 80, de l'actuel P/APC de Haïzer, Châabane Meziane, de Mme Djemaâ Zineb, coordinatrice nationale des femmes démocrates et élue à l'APC de M'Chedallah. M. Akkache a entamé son allocution en appelant les citoyens à voter massivement, afin de "faire barrage au pouvoir et à ses fraudes à grande échelle". Pour la tête de liste du RCD à Bouira, son parti a été toujours à "l'avant-grade des combats démocratiques et aucune autre formation politique ne peut se targuer comme le RCD d'être aux avant-postes chaque fois que la situation du pays l'impose". S. L./R. B.